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Billet de blog 6 avril 2016

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Un va-et-vient de cartes de presse aux Principautés du turf.

1er avril 2016 – ce n’est pas un ‘poisson’ !... Guy de la Brosse récupère sa carte de presse rancardée pour ses écrits de blog sur Médiapart. Un règlement de compte à retardement pour avoir mal écrit en dénonçant les salamalecs des dirigeants de France Galop auprès des Qataris – ‘Malaise dans le monde des courses à la veille du Prix de l’Arc de Triomphe’, 3 octobre 2014 –.

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Nous sommes des voisins de blog sans histoire, le Ying et le Yang de l’hippisme sur Médiapart. Guy de la Brosse écrit de l’en dedans des Principautés, l’intra muros qu’il fréquente au plus haut depuis plus de quarante années ; j’écris de l’en dehors, ancien joueur sans drapeau ni bannière soucieux d’alerter mes congénères en détresse. J’ai tout lu du Ying. Je le connais bien sans l’avoir rencontré. L’intérêt de ses articles est indéniable, la fiabilité de ses informations va de soi et son écriture journalistique soutenue ajoute une pointe de plaisir à la lecture. Je sais aussi son isolement : lorsque j’interrogeais les journaleux du milieu, leur réponse le résumait d’un trait : « -Il est très vieux. »

Voici quelques semaines, la rubrique des Rumeurs de Paris-Turf annonçait : « S’estimant insuffisamment défendu par le bureau de l’Union de la Presse Hippique (UPH), le directeur de la Tribune Hippique et correspondant de Médiapart, Guy de la Brosse, a décidé de démissionner de la Présidence d’honneur ». Juste un bruit sans commentaire. Les journaleux laissaient tuer leur Mandarin – sur le site de l’UPH, une photo de groupe le présente sous l’enseigne d’une vitrine du ‘Mandarin’, qui signait malicieusement son incontestable statut parmi les journalistes hippiques –.

Le 1er avril est jour de facétie. Ce premier jour dernier, un post ubuesque survient au petit matin sur un site indéfini du galop : « J’ai reçu un appel téléphonique de Mr Guy Delabrosse (sic) qui m’informait que France-Galop lui retirait sa carte de presse. Pierre Bellaïche » Incrédule et déconcerté, je rédigeais un ‘poisson d’avril’ stupide à souhait : « Pierre Bellaïche : Suite à un appel téléphonique d’Edouard de Rothschild, j’ai obtenu que le nouveau Longchamp soit équipé d’une antenne spécifique consacrée aux vieux chevaux de retour ; le financement sera assuré par les ‘millièmes’ retenus sur les gains des parieurs. » Le dit Pierre Bellaïche réagissait dans l’heure et confirmait qu’il « avait donc personnellement contacté E. de Rothschild  qui a non seulement rétabli Mr. Delabrosse (re-sic) mais l’a joint au téléphone pour effacer ce malentendu.»

Le Ying de l’hippisme retrouvait son immaculée blancheur..., au prix d’une humiliation publique..., noirceur du Yang. Déjà rangé de ses activités professionnelles, l’ad viternaem délégué syndical Bellaïche n’ignore rien de la graphie du patronyme de Guy de la Brosse mais il croit bon de le jacobiniser d’un Delabrosse irrévérencieux. Le prix à payer du genou en terre, de l’entremise du Tuileur des fraternités du baron de Rothschild,  Grand-maître en Principauté des courses de galop. Le Mandarin devra remercier longtemps, congratuler, flatter, avaliser sans cesse la redevance du bienfaiteur. Les deniers de la connivence. Quelle idée enfin ?... Merde !... En ce petit milieu hippique hautement toxique, la fronde et l’insoumission répondent au devoir de respect de soi ; succomber à l’imploration est une forme de reddition..., le signe avant coureur d’une errance éternelle en indignité.

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Le yannyann, celui d’A2turf..., lui, n’a plus besoin de carte de presse – celle qu’il prétend détenir de son passage à l’Ecole nationale du journalisme de Paris, paraît ne lui avoir été attribuée que par lui-même !... Le voici désormais ‘agent’ patenté de Franck Nivard..., finalement, un Néness pas si neuneu, le Néness : une belle prise, le porte-gueule à yannyann !

Son compte Facebook à l’abandon, l’ex vidéaste-vindicatif s’affiche encore sur Twitter, où il retweete beaucoup. Avec son habituel talent à flatter les rires salaces de la populace : le 30 mars, le retweet d’une vidéo à répétition du franchissement de la ligne d’arrivée d’une course d’ânes, sur la plage de Trouville, où un animal en rut, chevauché par une jeune cavalière, s’efforce de conquérir une concurrente au passage du poteau. D’autres encore...

Retweeter les messages d’un compte à l’autre enrichi peut-être les échanges, soit..., mais la reprise de sentences frôle parfois le plagiat incident, presque toujours le ridicule. Les esprits courts se les approprient sur leur compte, et à leur propre compte, afin d’asséner quelque idée forte qu’ils ne sauraient énoncer eux-mêmes ; une idée d’autant plus forte qu’elle est empruntée à une sommité censée en valider la pertinence : « – Bernard Pivot – La suffisance est à l’égo ce que l’enflure est à l’enflé », reprend l’imprudent yannyann. C’était le 24 mars... et, dès le lendemain, il détournait sans vergogne le contenu d’une interview de Johan Cruiff tout juste décédé, pour un essai de mea culpa impudique tout azimut, vers ses affidés d’hier, vers ses nouveaux maîtres : « J’ai au moins un point commun avec Johan Cruyff. » Ha, oui ?... Ha, bon !... L’extrait de presse accolé précise l’intention : « - L’élégance, c’est déjà de savoir conserver sa liberté ! Quelles que soient les circonstances, j’ai toujours gardé une entière liberté d’expression. On me reproche parfois de critiquer, alors que je ne veux qu’aider. Si une personne se trompe et que je le lui fais remarquer, je la critique ou je l’aide ? Au moins, celle à qui j’ai donné mon point de vue est au courant de mes réserves. Après c’est à elle de voir. Cela devient son problème pas le mien. Si elle ne s’améliore pas, elle risque la porte, contrairement à moi. Moi, j’ai eu la chance d’avoir du succès en suivant ma propre voie. » Mais alors, quel point commun avec Cruyff ?... Grotesque. Marron, le triste yannyann. Qui aurait bien pu lui confier une carte de presse ?

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Le déclin du turf français est irréversible. La machine à bâtir des enjeux est de nouveau atone à l'issue du premier trimestre d’activité. La Principauté du comte de Bellaigue avait pourtant fait jouer à plein les solidarités de ses fratries du trot tout au long du meeting de Vincennes. Le niveau exceptionnellement haut de favoris gagnants, des réunions de weekends, avait entretenu l’engouement des parieurs du dimanche ; mais le nombre important de favoris disqualifiés des courses en semaine les ‘Dai pipés’ qui activent abusivement le recyclage des gains, n’avait pas échappé aux habitués.

La suspicion séculaire sur la régularité des courses s’est avivée. Et de nombreuses infractions récemment identifiées ont encore renforcé cette impression de laxisme généralisé : changement de stalles au départ, tricherie sur les poids de handicap, substitution de chevaux engagés, dopage au sein d’écuries en vue. Un contexte délétère.

Les conseils d’administration des Principautés et du PMU sont désormais installés pour une nouvelle mandature. Un rappel à l’omerta s’imposait : gare à ceux qui s’aventurent à mordre la main qui nourrit ; quant aux velléitaires en mal de reconnaissance, qu’ils se taisent enfin, une porte fermée peut toujours s’ouvrir. Dans ce monde hippique, où il est fou de s’en remettre à la chance, l’imploration et la soumission restent des valeurs sûres.

A.Gw

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