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L'homme suspendu entre ciel et terre, une fois encore que peut-il faire sinon se confier, mais à qui ? Sa source, son origine, cela qui l'a fait advenir le fera encore, mais pourquoi, pour quoi et pour qui ? Il a fait ce qu'il pouvait, il le croit, il le sait, pour autant qu'il le puisse. Il a tout donné, tout ce qu'il avait reçu, tout ce qu'il recevait ; il n'est plus rien que cette nécessité qui le porte une fois encore entre terre et ciel, comme une offrande entre les mondes, un abandon réciproque qui ensemencerait la promesse d'un jour nouveau, né de leur étreinte.
L'homme est suspendu entre ciel et terre sur une croix. Entre nous, il s'en serait bien passé, s'il avait pu faire autrement. Mais c'est là qu'aurait été la trahison, s'il s'était dérobé. Il le fallait, il le devait, pour lui et pour eux tous. Ceux-là, non plus, il ne les a pas choisis. Mais il les a acceptés, puis il les a aimés, comme ça, sans raison, parce qu'ils étaient là, qu'ils étaient eux, et qu'il est lui. Et pourquoi pas, qu'avaient-ils de plus ou de moins que d'autres et que lui ? Il les a aimés, il les aime encore, c'est pour ça qu'il est là, pour eux, et pour lui, parce qu'ils n'ont pas compris, parce qu'ils n'arrivent pas à comprendre ce que lui a découvert, parce qu'ils n'arrivent pas à croire en cette vie qu'ils ont en eux, à l'entendre, à l'écouter, à s'y abandonner dans la confiance. Alors, il leur ouvre encore une fois, la dernière cette fois, le chemin. C'est tout ce qu'il peut faire. Après ça, ce n'est plus entre ses mains. Bien sûr que ça fait mal. À eux, d'abord, et à lui aussi, mais surtout pour eux. Ils sont terrorisés, il les anéantit. Il s'en serait bien passé, mais il ne peut pas faire autrement.