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Billet de blog 17 juin 2025

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Aimez vos ennemis !

Quelle plus belle expérience peut-il y avoir au monde que d'accueillir la venue d'un enfant désiré ? nous sentons alors que ce cadeau dépasse sans commune mesure nos facultés et mérites éventuels...

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Et on enfonce le clou ! rebelote : aimez vos ennemis ! Il est évident qu'il faut bien comprendre ce que signifie ce "aimez". Il ne nous est pas demandé d'apprécier le fait que des personnes s'acharnent sur nous, mais seulement de renoncer à toute vengeance, et ce, non pas parce que nous devrions laisser la société s'en charger, mais parce que la vengeance ne changerait rien à l'affaire ; non seulement ce n'est pas elle qui convaincra l'autre qu'il a eu tort, mais de plus elle n'effacera d'aucune manière le tort qui nous a été causé. Renoncer à la vengeance, c'est déjà nous libérer d'un grand poids, car s'il est naturel d'avoir envie de se venger, ce ressentiment que nous éprouvons, en réalité nous enferme, nous en devenons prisonniers.

Ce qui pourrait par contre nous faire oublier l'offense subie, et même considérer qu'elle aura finalement été une chance pour nous, c'est que l'autre se rende compte qu'il a eu tort et le reconnaisse. Il est vrai qu'il faut peut-être avoir fait une telle expérience pour le comprendre pleinement, cette joie que rien ne peut égaler quand l'ennemi devient ami, quand le méchant prend conscience de sa méchanceté et se libère ainsi de ce qui, lui le premier, l'emprisonnait ; car il était bien la première victime de son comportement, c'est ce dont il se rend compte à ce moment-là, exactement comme nous étions la première victime de notre désir de vengeance, et nous en rendons compte quand nous y renonçons.

Eh bien, c'est de cela qu'il s'agit dans l'amour des ennemis, c'est quand ce qui nous libère entraîne de plus la libération de l'autre, comme par contagion. Et certes nous avons alors le sentiment d'y avoir été pour quelque chose, mais en même temps nous savons bien qu'il n'y a pas eu que cela, qu'il y a eu aussi et surtout le mouvement et la décision de l'autre, et cela est une merveille ! très semblable à la merveille qu'on peut ressentir lors de la naissance d'un enfant, que nous sentons que bien qu'il soit issu de nous, sa présence nous dépasse entièrement, qu'elle vient de bien au-delà de nos propres personnes, qu'elle est un cadeau sans aucune commune mesure avec nos éventuels mérites.

Eh bien, nous dit ce texte, cette merveille que nous pouvons éprouver dans de telles circonstances, lorsqu'un ennemi devient notre ami parce que nous avons renoncé à nous venger, ou lorsqu'un enfant nous est donné, cette même merveille, c'est aussi celle qu'éprouve Dieu pour nous, les humains, c'est pourquoi nous devenons alors ses fils et ses filles, nous devenons comme lui. Oui, Dieu s'émerveille, Dieu est épaté, de ce que nous pouvons faire quand, comme lui, nous aimons sans compter, sans restriction. Y compris quand nous l'aimons lui, au-delà de cette condition humaine qui est la nôtre telle qu'il nous l'a donnée dans ce monde tel qu'il l'a fait...

Illustration 1

    vous avez entendu qu'il a été dit
"tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi"
    mais moi je vous dis
aimez vos ennemis
et priez pour vos persécuteurs !
    afin que vous deveniez des fils de votre père dans les cieux
car il fait lever son soleil sur méchants et bons
et il envoie la pluie sur justes et injustes

en effet si vous aimez ceux qui vous aiment
    quel salaire avez-vous ?
    les taxateurs ne le font-ils pas aussi ?
et si vous saluez seulement vos frères
    que faites-vous de remarquable ?
    les non-juifs ne le font-ils pas aussi ?

vous donc soyez parfaits !
comme votre père du ciel est parfait

(Matthieu 5, 43-48)

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