Hier matin, je faisais ma promenade comme chaque matin tout en méditant sur le texte du jour et ce qu'il m'inspirait pour mon billet quotidien, et puis en rentrant à la maison, j'ai allumé l'ordinateur, mais il n'a pas voulu lancer le système d'exploitation. Après avoir trouvé un dépanneur et deux heures de travail, il a fallu le réinstaller, puis récupérer l'essentiel de mes fichiers depuis une sauvegarde datant d'une semaine, mais j'en ai encore pour un bout de temps avant d'avoir tout remis en place ou réinstallé... Et je me suis dit que, de toutes façons j'avais de plus en plus le sentiment ces derniers temps de pas mal me rabâcher, n'avoir plus grand chose à dire d'original que je n'ai déjà dit.
C'est la seconde fois que j'en arrive à un tel sentiment depuis que j'avais commencé de faire ces commentaires quotidiens sur les évangiles il y a seize ans. C'est normal je crois, on ne peut pas se renouveler à l'infini, il faut savoir passer à autre chose, c'est donc ce que je vais faire à nouveau maintenant. Bienheureuse erreur que j'avais commise dans la journée avant-hier et qui m'a permis de prendre cette décision !
Ce texte de Luc d'ailleurs renvoie une fois de plus à ce thème de l'hologramme croisé ces derniers temps, ou plus exactement donc du support d'enregistrement d'un hologramme. C'est un modèle dont la science se rend de plus en plus compte qu'il se retrouve dans de nombreux domaines, notamment dans la biologie. Notre mémoire, par exemple, n'est pas stockée en un lieu précis du cerveau, il semble bien qu'elle fonctionne sur ce modèle holographique, qu'on puisse enlever de grandes parties du cerveau sans que cela n'affecte nos souvenirs, comme s'ils étaient donc enregistrés en fait dans l'ensemble du cerveau ; chaque neurone, peut-être, étant capable de restituer, grossièrement mais quand même globalement, chaque situation, apprentissage, etc., mémorisés. Bien sûr, il y a une autre explication possible, c'est que la mémoire ne soit pas du tout enregistrée dans le cerveau mais ailleurs, soit dans tout le corps, soit même en-dehors du corps, mais là les esprit (trop ?) rationalistes décrocheront totalement...
Mais pour en revenir au texte, on y voit bien de nouveau à l'œuvre le modèle holographique de l'humanité dans son ensemble : se déclarer pour ou contre Jésus, c'est se déclarer pour ou contre l'humanité globalement, donc devant Dieu. Mais si Jésus le dit à son sujet personnel, cela ne signifie pas qu'il pense être une exception de ce point de vue. Ceci est valable pour absolument chacune et chacun de nous. Il le dit bien ailleurs : ce qu'on fait à qui que ce soit jusqu'au plus petit, c'est à lui qu'on le fait. On a bien là le modèle holographique au complet : chacune et chacun est lié à chacun et chacune et donc à tous, l'humanité est bien un tout, tous sont affectés par tous, de manière infiniment plus essentielle qu'on ne s'en rend jamais compte.
Mais quand on a commencé de prendre conscience de ce fait, que ce n'est plus seulement une idée mais une réalité qu'on se met à vivre réellement, alors effectivement on n'a plus de raison d'avoir peur des autres, et d'une manière générale des situations dans lesquelles on peut se retrouver, oui, à partir de là, ce qu'on a à faire, ce qu'on a à dire, nous vient spontanément, naturellement. La mort elle-même ne peut plus nous faire peur, car l'hologramme n'est pas seulement spatial mais aussi temporel, ce ne sont pas seulement les personnes actuelles qui en font partie mais encore toutes celles du soit-disant passé et même encore toutes celles du soit-disant avenir : nous sommes éternels, nous n'avons pas eu véritablement de commencement et n'aurons pas non plus véritablement de fin.
Agrandissement : Illustration 1
et je vous dis :
que quiconque se sera déclaré pour moi
devant les hommes
le fils de l'homme aussi se déclarera pour lui
devant les anges de Dieu
mais qui m'aura renié
en face des hommes
sera renié
en face des anges de Dieu
et quiconque dira une parole contre le fils de l'homme
il lui sera remis
mais à qui aura blasphémé contre le saint esprit
il ne sera pas remis
aussi quand on vous amènera
devant les synagogues et les pouvoirs et les autorités
ne vous inquiétez pas
de comment ou de quoi vous défendre
ou de quoi dire
car le saint esprit vous enseignera à ce moment-là
ce qu'il y a à dire
(Luc 12, 8-12)