Il n'y a rien de caché, pas d'arcanes secrets, pas de connaissance ésotérique réservée à des initiés, pas de mystère insondable enseveli sous des couches et des couches de camouflage, rien de tout ceci. Mais souvent, ce sont les évidences qui sont les plus difficiles à accepter, c'est là devant nos yeux mais nous ne le voyons pas, simplement parce que cela a toujours été là, alors cela passe et repasse, en permanence presque, sous notre regard, mais nous sommes incapables de le remarquer. Parfois, souvent (?), nous partirons jusqu'aux confins du monde pour le rechercher, pour finir par nous apercevoir, enfin, que la réponse était, est, en fait en nous.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : Dieu, ou si on préfère le sens de l'univers et de notre présence en son sein, c'est en soi-même que cela se trouve. Faut-il nécessairement passer par la saturation des quêtes à l'extérieur de soi avant que de pouvoir enfin faire attention à cet intérieur ? sans doute que oui, puisque c'est ainsi que nous nous comportons tous, venant au monde avides de tout découvrir, de tout comprendre, habités d'une soif insatiable de pourquoi et de comment, mais plus rares déjà celles et ceux qui se demanderont de plus : pourquoi, et comment, suis-je ainsi habité, pour ne pas dire hanté, par cette quête du pourquoi et du comment ? D'où cela me vient-il ? Quelles conclusions puis-je en tirer ?
C'est en fait seulement à partir de là que le sens peut commencer de se manifester, et partant de s'approfondir progressivement, c'est de là que à "qui a, il lui sera donné", et à "qui n'a pas, même ce qu'il croit avoir lui sera enlevé". C'est par là et là seul que tout commence. Tout autre savoir, toute autre connaissance, ne sont que mirages, fantasmagories, poudre aux yeux. Oh ! on peut admirer, s'émerveiller même, devant tous ces miracles de nos sciences et des technologies qui en découlent, et du confort matériel qui s'en suit pour celles et ceux qui ont les moyens d'en bénéficier, oui oui oui ; mais dans la solitude de ces forteresses que nous nous construisons ainsi, que nous reste-t-il quand les bruits et l'agitation cessent, quand il n'y a plus que moi ?

Agrandissement : Illustration 1

et personne qui a allumé une lampe
ne la couvre d'un récipient
ni ne la met sous un lit
mais on la met sur un lampadaire
afin que ceux qui entrent voient la lumière
car il n'y a rien de caché qui ne deviendra manifeste
ni de secret qui ne doive être connu
et venir à la lumière
prenez donc garde à comment vous entendez !
car celui qui a
il lui sera donné
et celui qui n'a pas
même ce qu'il croit avoir
lui sera enlevé
(Luc 8, 16-18)