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Billet de blog 23 juin 2025

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Vas-y toi d'abord...

Comment se fait-il que ce soient toujours les autres la cause de ce que tout aille mal dans le monde ? alors que nous, sans être des anges, sommes quand même raisonnablement sociables et responsables dans notre comportement !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans cette histoire de paille et de poutre, on remarquera qu'il n'est pas dit qu'il n'y ait pas effectivement une paille dans l'œil de l'autre, du prochain, du frère ! La question n'est pas qu'on se tromperait quand on décèle des défauts chez les autres (cela peut arriver aussi qu'on leur en attribue à tort, mais c'est un autre sujet) ; il y a bien des défauts chez les uns et chez les autres, mais il se trouve que de fait il nous est beaucoup plus facile de les voir chez eux que chez soi. Nos défauts, en général, soit nous les ignorons même complètement, soit, tout en les connaissant nous ne les connaissons pas vraiment, nous ne savons pas à quel point ils peuvent être gênants pour les autres, nous nous en minimisons les conséquences, puisque ce n'est justement pas nous qui les subissons.

On peut pourtant se dire que, le plus souvent, quand le défaut d'un autre me gêne, c'est très précisément parce que j'ai le même et que je ne le sais pas ; c'est par une réaction de défense, pour ne pas avoir à m'interroger sur moi-même et découvrir que j'ai ce défaut, que je ne le supporterai pas non plus chez l'autre, qu'il me faudra à tout prix l'éradiquer chez lui, comme si cela pouvait m'être compté dans une sorte de balance cosmique : si je débarrasse l'univers de ce même défaut chez une autre personne, peut-être que l'univers sera indulgent et me permettra de le conserver pour ma part, une sorte de troc en somme du point de vue d'une justice globale ? c'est ainsi pour le travail moral sur soi exactement comme pour le travail physique : beaucoup plus facile à faire faire par les autres qu'à faire soi-même !

Mais une fois qu'on a bien compris ces mécanismes, une fois qu'on s'en est bien imprégné, pas seulement intellectuellement mais physiquement presque, émotionnellement, sensiblement, alors tout simplement on éprouve de moins en moins l'envie de juger qui que ce soit ; non qu'on devienne amoral, on ne perd pas le sens de ce que devrait être un comportement droit chez l'autre (et pas plus chez soi), on est capable de se rendre compte en toute objectivité de ce qui est perturbé et perturbant et ce qui ne l'est pas, mais on ne jugera pas des raisons pour lesquelles il y a ce comportement, et en aucun cas on n'assimilera la personne à son comportement, et on sera prêt à l'aider à le dépasser si elle le souhaite ; mais ceci suppose évidemment qu'on ait au préalable fait le même chemin pour son propre compte... sinon, on est dans l'histoire de l'aveugle qui prétend guider d'autres aveugles !

Illustration 1

ne jugez pas
    afin que vous ne soyez pas jugés
car c'est du jugement dont vous jugez
    que vous serez jugés
et de la mesure dont vous mesurez
    qu'il sera mesuré pour vous

    qu'observes-tu donc
    la paille dans l'œil de ton frère ?
et la poutre dans ton œil à toi
tu ne la remarques pas !
    ou comment diras-tu à ton frère
"permets que j'extraie la paille de ton œil"  ?
    mais vois la poutre dans ton œil à toi !
mécréant !
    extrais d'abord la poutre de ton œil !
alors tu verras clair
    pour extraire la paille de l'œil de ton frère

(Matthieu 7, 1-5)

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