De François Mitterrand (Le coup d’État permanent) à François Hollande (Moi, Président …), une fois le candidat élu, ses promesses n’ont pas résisté à l'usage du pouvoir.
Selon les scrutins, jusqu'à 50% des citoyens contestent désormais le bien-fondé du système électoral (abstention, votes blancs et nuls, non inscription sur les listes électorales). La baisse du niveau d'adhésion comme la désertion des urnes prouvent que la légitimité des partis est contestée. La monarchie présidentielle et la confiscation de la politique par les partis sont les deux vices fondamentaux du système politique français.
Penser rénover le système politique en organisant une primaire pour décider du choix du futur monarque, c’est l’échec garanti, faute de mesurer la profondeur de la défiance suscitée par un personnel politique décrédibilisé.
Une large majorité de l’électorat n’adhère plus aux partis de gouvernement quels qu’ils soient. D’élection en élection, ces partis apparaissent de plus en plus comme des machines électorales, coupées de la population, occupées principalement à se maintenir ou à conquérir le pouvoir. Mais les appareils de partis continuent de confisquer le débat politique et empêchent les citoyens de prendre leur destin en main.
Les citoyens ne sont pas demandeurs d’un « bon » président, de "bons" députés, ils veulent être acteurs d’une alternative citoyenne, qui leur redonne la main sur leurs vies. Les partis, quels qu’ils soient, ont perdu toute crédibilité, toute légitimité.
Dans une véritable démocratie, les citoyens devraient pouvoir se protéger de toute dérive du pouvoir : absence de consultation, mandat non révocable, opacité des intérêts et des procédures de décisions.
Croire que « nos institutions inadaptées et sclérosées » seront réformées par un président monarque, quel qu’il soit, est pour le moins une illusion contre laquelle l’expérience devrait nous protéger.
Les citoyens sont majeurs : ils veulent s'informer, débattre, décider et mandater leurs délégués
La « réappropriation citoyenne » de l’élection présidentielle est un contre sens, un oxymore. L’institution d’un monarque est par définition inappropriable par les citoyens.Il faut réformer profondément le système politique français, contraindre les candidats à respecter leurs promesses, rétablir la primauté du législatif par rapport à l’exécutif, instaurer des référendums citoyens décisionnels, expérimenter le tirage au sort, limiter le cumul et le nombre successif des mandats, reconnaître le vote blanc dans toutes les élections et le comptabiliser dans les suffrages exprimés, obliger les élus à se soumettre à des codes éthiques indépendants.
Ne comptons pas sur la femme ou l’homme providentiel, prenons en main notre destin. C’est ce que proposent les 160 citoyens qui ont signé l’appel à constituer des Conférences Citoyennes : http://conferencecitoyenne2017.blogspot.fr.