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Billet de blog 8 avril 2008

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Le président estonien en visite en France

Dans le cadre d’une visite de travail en France, le président estonien, Toomas Hendrik Ilves, s’est entretenu hier matin avec Nicolas Sarkozy. Celui-ci lui a fait deux propositions.

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Dans le cadre d’une visite de travail en France, le président estonien, Toomas Hendrik Ilves, s’est entretenu hier matin avec Nicolas Sarkozy. Celui-ci lui a fait deux propositions. La première, correctement relayée par la presse (notamment par une dépêche de l’AFP), concerne la coopération en matière de nucléaire civil : la France pourrait aider l’Estonie à construire sur son territoire une centrale nucléaire. C’est une offre sympathique, mais singulièrement décalée. En effet, aucun projet de ce type n’est à l’ordre du jour. L’Estonie tire l’essentiel de son électricité des centrales de Narva, qui fonctionnent grâce aux schistes bitumineux locaux. Cette source d’énergie, très polluante, est toutefois condamnée à disparaître à plus ou moins brève échéance. La solution de remplacement actuellement envisagée consiste à s’associer à la construction d’une nouvelle centrale nucléaire à Ignalina, en Lituanie, en coopération avec les deux autres États baltes et la Pologne. En dépit du retard pris par le projet, celui-ci, vital pour l’avenir énergétique des quatre pays concernés, a de bonnes chances d’aboutir. Une coopération bilatérale franco-estonienne dans le domaine nucléaire apparaît donc peu vraisemblable.
La deuxième proposition apparaît tout aussi intrigante, et ce d’autant plus qu’elle ne semble pas avoir été rendue publique. Le communiqué de la présidence estonienne ne fait que l’évoquer en une phrase sibylline : « Les présidents ont également parlé de la coopération militaire bilatérale ». De quoi s’agit-il exactement ? Selon un témoin de la rencontre, le président Sarkozy aurait offert l’aide de la France pour assurer la protection de l’espace aérien estonien. L’Estonie est en effet presque dépourvue d’aviation militaire. Depuis son adhésion à l’OTAN en 2004, son espace aérien est surveillé en alternance par des pays membres de l’Alliance atlantique — y compris la France —, et ce au moins jusqu’en 2011 (la prolongation du dispositif jusqu’en 2018 a été demandée). Comment cette proposition française s’articulerait-elle avec le dispositif actuel de l'OTAN ? En l’absence d’information officielle, il est difficile de le savoir précisément. Mais il n’est pas impossible que, sur ce point aussi, l’offre du président français soit un peu « à côté de la plaque ». C'est peut-être ce qui explique qu'elle ait été pudiquement passée sous silence.

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