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Intéressant pour ce que cela laisse augurer de la contre-offensive ukrainienne sans céder à quelque surestimation ou sous-estimation des deux parties bien que Xavier Tytelman ne cache pas son soutien, actif et de terrain, à la résistance ukrainienne.
Je répète ce que j'ai déjà exposé dans mes précédents billets sur cette guerre : si l'on prétend se situer, comme je le fais, dans le camp de la gauche internationaliste soucieuse en premier lieu d'affirmer sa solidarité active avec les peuples, l'on ne peut en aucune façon faire l'économie de soutenir les choix de ceux-ci dans la conduite de leur lutte. Et cela quelles que soient les critiques que l'on est amenés à faire de la direction politique qu'ils se sont donnée, en particulier dans la conduite d'une lutte armée de libération avec les contraintes que celle-ci impose. Comme aujourd'hui en Palestine ou hier au Vietnam ou aux côtés de l'Espagne antifranquiste ou encore dans la lutte antinazie, la question de l'approvisionnement en armes, vitale pour éviter de périr, ne saurait être soumise, à l'exception du refus de mesures attentatoires aux droits humains et politiques d'autres peuples ou parties de peuples, à aucune condition politique, sauf à assumer que ces luttes soient condamnées à périr sous les coups de leurs ennemis. Cela vaut aujourd'hui aussi pour le peuple ukrainien avec, en l'occurrence, comme boussole confirmant que l'on fait le bon choix internationaliste, qu'il est dans la lignée des positionnements adoptés par une gauche ukrainienne, à l'exception de ses éléments pro-envahisseurs, engagée sans réserve dans l'action de résistance militaire, aux côtés ou dans l'armée nationale tout en maintenant, dans les limites inévitables qu'impose la guerre de massacres qu'impose le totalitarisme néofasciste russe, une opposition aux mesures néolibérales que le gouvernement de Kiev prend contre les couches populaires du pays. Il va sans dire, mais l'attitude de certaines gauches européennes oblige à le marteler, qu'une victoire de Poutine imposerait inéluctablement aux populations ukrainiennes passées sous sa domination la chape de plomb qu'elle réserve à la population russe. Avec son cortège de mesures liberticides éradiquant toute opposition au maître du pays. Par où saute aux yeux la différence existant avec ce qui, y compris dans le terriblement meurtrier maëlstrom de la guerre en cours, permet encore de conserver en Ukraine, malgré la tentation autoritariste de certains politiciens, des espaces politiques et syndicaux d'expression indépendante du gouvernement.
Voilà ce qui rend précieux ce que Xavier Tytelman nous restitue méthodiquement des rapports de force militaires dans cette guerre qui, là aussi, il faut insister, sont aussi des rapports de forces politiques. Lesquels, du côté de la mobilisation ukrainienne, sous l'absolument nécessaire dynamique unitaire d'une juste lutte de libération nationale, portent les promesses et les possibles, jamais certains mais rendant le pari sur eux incontournable, de luttes pour l'émancipation démocratique, sociale, écologique et féministe. Et internationaliste ! Rendons grâce à la courageuse gauche combative, engagée dans la mobilisation populaire, armée et non armée, contre l'agresseur, d'avoir restitué sa légitimité à une idée de gauche devenue rédhibitoire, aux yeux de tant d'Ukrainien.ne.s, pour cause de décennies d'usurpation de ladite idée par ce stalinisme dont, dans sa dégénérescence ultracapitaliste-impérialiste, le monstrueux poutinisme est l'héritier .
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