Antoine (Montpellier) (avatar)

Antoine (Montpellier)

Abonné·e de Mediapart

1034 Billets

1 Éditions

Billet de blog 3 mars 2012

Antoine (Montpellier) (avatar)

Antoine (Montpellier)

Abonné·e de Mediapart

"Il ne peut y avoir d’issue en Grèce qu’avec un pouvoir militaire" (Michel Rocard)

Antoine (Montpellier) (avatar)

Antoine (Montpellier)

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Citons plus complètement le passage de l'entrevue accordée à Libération, où Michel Rocard, qui, comme on le sait, soutient Hollande, aborde la question grecque : "Comment fait-on dans ce contexte [de décroissance forcée] pour maintenir des élections ? Il n’est pas possible de gouverner ce peuple en lui disant qu’il va perdre 25 % de son revenu dans les dix ans si on tient à payer toutes les dettes. Personne ne le dit, mais il ne peut y avoir d’issue en Grèce qu’avec un pouvoir militaire."

Maladresse d'expression ? Tout dépendrait-il de la portée de la conditionnelle "si on tient à payer toutes les dettes" ? Dans la réponse suivante, Michel Rocard disant indispensable "d’annuler partout une bonne partie de la dette non payable", on pourrait comprendre que, pour lui, un pouvoir militaire ne serait pas nécessaire en Grèce si "on" ne tenait pas à lui faire payer toute la dette. Mais que penserait-il d'une situation où "on" (ce "on", la troika - Commission européenne, FMI et BCE - qu'il ne combat pas) exigerait de ce pays ce paiement total ? Qu'un pouvoir militaire...? Le problème avec Rocard c'est qu'il part dans tous les sens ("C’est quand même une intelligence supérieure ce président. [Sarkozy] !, "Je ne vais pas les lâcher, ni lui [Hollande], ni Sarko, ni nos pauvres écolos") tout en gardant le cap ...capitaliste qu'il a si bien respecté comme premier ministre de François Mitterrand (1) !

L'idée qu'une suspension totale de la dette, telle que l'envisage le CDATM, serait nécessaire en Grèce ne l'effleure même pas !

Michel Rocard : «On est dans l’imbécillité politique collective»

(1) "Ce qui justifie de parler de «réforme» [des retraites] au singulier est la constance de la détermination réformatrice des gouvernements, de gauche comme de droite, qui partagent et poursuivent un projet exposé clairement depuis 1991 dans le Livre Blanc de Michel Rocard. Qu’on en juge: Chirac indexe les pensions du secteur privé sur les prix par une mesure réglementaire de 1987 qu’en 1993 Balladur transforme en loi pour cinq ans, loi que Jospin pérennise en 1998, que Raffarin étend à la fonction publique en 2003 et Fillon aux régimes spéciaux (SNCF, EDF-GDF...) en 2008.

Rocard énonce en 1991 les principes de séparation entre contributif et non contributif, de durcissement des conditions de retraite à taux plein à 60 ans, d’extension de la période du salaire de référence et d’allongement de la durée d’une carrière complète que Bérégovoy, qui en dépose en 1992 le projet de loi, n’a pas le temps de mettre en œuvre et dont Balladur réalise en 1993 une première étape que complète Raffarin en 2003. Juppé rate en 1995 la réforme des régimes spéciaux que Fillon réalise en 2008 ; sa loi sur les fonds de pension n’a pas de décrets d’application quand il perd le pouvoir et Jospin l’abroge pour créer un fonds de réserve et une formule d’épargne salariale qui servira de matrice à l’épargne retraite que met en place Raffarin, avec en prime un fonds de pension obligatoire dans la fonction publique. Jospin refuse à ses alliés communistes une loi rendant possible la retraite pleine avant 60 ans pour les travailleurs à carrière longue, car il entend en faire la monnaie d’échange de la réforme du régime des fonctionnaires que son échec aux présidentielles ne lui donnera pas l’occasion de mener à bien, mais que Raffarin négocie avec la CFDT un fameux 16 mai 2003 … contre la retraite avant 60 ans pour les travailleurs ayant cotisé quarante ans. Jospin installe en 2001 un Conseil d’orientation des retraites qui produit depuis le référentiel consensuel de la réforme, celles de 2003, de 2008, et celle à venir dont il vient de tracer les grands traits dans son rapport de janvier 2010." [L’enjeu des retraites (par Bernard Friot, Carré rouge)] C'est moi, Antoine, qui surligne.

Le socialiste Rocard, hier avec Sarkozy et Juppé pour le grand emprunt, avant-hier avec/contre Mitterrand pour social-libéraliser définitivement son parti, aujourd'hui avec Hollande pour gagner l'élection en pensant au peuple grec !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.