Nos amis de L'Hérault du Jour rendent compte de l'Université d'été du NPA en titrant : "Une campagne sur fond de divisions" et en surtitrant "A Leucate (Aude), l'université d'été du parti n'a pas attiré les foules" (édition du 31 août)
Le/la journaliste précise dans son article que 850 personnes se sont inscrites à cette université et, si l'on en croit, par exemple, le NouvelObs, "l'assistance était fournie" au meeting du lundi 29 août. Nous n'entrerons pas ici dans des comptabilités "petit bras" et nous ne discuterons pas que moins de personnes étaient présentes à Port Leucate que l'année précédente. Nous n'hésitons pas, non plus, à parler ouvertement des importantes divergences d'orientation qui sont apparues parmi nous avant l'été sur les perspectives politiques (les présidentielles mais pas que cela, car le NPA, c'est connu, n'est pas électoraliste et justement cela pèse sur sa situation !).
Le problème est ailleurs : pourquoi faut-il que, dans un journal comme L'Hérault du Jour, que, par ailleurs, redisons-le, nous aimons bien, la réalité d'une organisation comme le NPA souffre de biais médiatiques, voire politiques, que l'on ne retrouve pas lorsqu'il s'agit d'autres organisations de gauche ? Nous prendrons par exemple le meeting de clôture des Remues-méninges organisé la veille du meeting du NPA, par le Parti de Gauche. Nous n'avons pas lu dans notre quotidien local quelque chose comme "Les Remues-méninges du PG n'ont pas attiré les foules". Or l'ensemble des médias ont relevé qu'environ un millier de personnes se sont pressées au meeting de clôture de, excusez du peu, Jean-Luc Mélenchon ! 850 présents pour le seul NPA, c'est le signe de sa crise, 1000 pour le candidat de toute une coalition, le Front de Gauche, c'est le signe que ça roule pour eux ! Comprenne qui...voudra !
Quant aux divisions du NPA et au départ de nombreux militants, un minimum d'objectivité consisterait à rappeler, par exemple, pour en rester au parti de JL Mélenchon, la récente démission d'un des fondateurs du PG, Claude Debons, suivant celles d'autres responsables. Certains membres du parti n'hésitent même pas à écrire publiquement sur Mediapart : "Au nom d'un centralisme démocratique d'une autre époque, ces apparatchiks entendent bloquer la liberté et la diversité d'expression, le débat démocratique. Ces pratiques de groupuscules sectaires s'imposent trop souvent aux dépens de la qualité des débats et vont jusqu' à la l'autre gauche" : le NPA souffre, de toute évidence plus que d'autres à la gauche du PS, de l'échec du grand mouvement des retraites, car le mouvement social est le centre de gravité de son positionnement général. Il n'en va pas de même pour ceux qui défendent une "révolution par les urnes" (PG) ou "un programme partagé de toute la gauche [PS compris]" (PCF), orientation qui ne les prémunit pas, en revanche, contre la désaffection militante qui touche toutes les organisations de gauche et parfois favorise des tractations politiciennes contredisant les déclarations publiques (sur l'indépendance vis-à-vis du PS, voir la note 1). Dans ce contexte général de reflux ou d'attentisme, probablement momentané, du mouvement social, des questions comme l'unité politique aux élections prennent une place surdimensionnée dans les débats et cristallisent, nécessairement plus parmi les militants du NPA qu'ailleurs, des divergences que ceux-ci assument mais s'attachent aussi, pour une bonne partie d'entre eux, à résorber. Ces mêmes militants sont par ailleurs souvent les plus critiques contre les erreurs commises par leur propre organisation. Dans ce parti, en effet, il est évident pour tous qu'il a sa part (seulement sa part !) de responsabilité dans la situation de division qui prévaut à la gauche du PS. Reste à déterminer où se situe cette responsabilité, ce qui est l'enjeu même du débat interne.
Ces lignes n'engagent, bien entendu, que leur auteur.
Antoine (comité NPA du Pic-Saint-Loup) [2]
[1] Extrait : "Pataquès insoluble en vue des sénatoriales. A trois semaines du scrutin, et alors que la Haute assemblée peut basculer à gauche (même si l'hypothèse apparaît encore improbable), la gauche s'offre une division qui pourrait laisser des traces. En cause: le sort du parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon, s'estimant légitimement lésé dans la répartition des mandats éligibles. [...]
Faute d'être entendu depuis juin, la menace de dissuasion nucléaire est brandie par Mélenchon et les siens. Et le PG annonce déposer des listes dissidentes partout en Île-de-France, sauf en Seine-Saint-Denis et dans les Yvelines. Avec le risque de mettre en péril le sort de candidats communistes, à quelques jours de la fête de l'Humanité! "
Nous noterons au passage ce détail, qui renvoie aux divergences entre le NPA, d'une part, et le PG mais aussi l'ensemble du Front de Gauche, d'autre part : ce qui est au coeur de la division de celui-ci évoquée par Mediapart sont les équilibres internes d'une liste d'alliance aux sénatoriales avec le PS, ce parti dont il est pourtant claironné que le Front de Gauche est totalement indépendant : "[Le PCF] dit appuyer les demandes de son allié, mais auprès du PS. Alors qu'une rencontre doit avoir lieu la semaine prochaine à Solférino [siège national du PS], Eric Coquerel [PG] dit ne pas s'accrocher à l'Essonne: «On est prêt à entendre toute proposition ailleurs.» Mais nous savions déjà qu'à la mairie de Montpellier comme à la Région [Languedoc-Roussillon], contre ce qui est déclaré nationalement dans le Front de Gauche, l'unité de certaines de ses composantes se fait avec le PS...contre le NPA !
[2] Voir : Du NPA, de sa crise, de sa mort annoncée, de sa...prochaine naissance...
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