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Billet de blog 6 novembre 2014

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Education. Postes promis, postes créés, l'imposture...

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"9 421 postes ? Qu’il y ait 9 421 visages nouveaux à la rentrée dans les classes, sans doute, mais ce seront massivement des stagiaires, que les élèves ne verront que quelques heures chaque semaine. Sur ce total, seuls 2 261 correspondent à des postes de titulaires (811 en école, 1 450 en collèges et lycées), les autres n’assureront qu’un temps partiel."

"Il y aura encore moins d’enseignants dans les écoles maternelles et élémentaires à la rentrée 2015 qu’il n’y en avait lors du dernier exercice budgétaire mené par la droite, en 2011."

" En dépit des 2 906 postes de titulaires créés dans le premier degré depuis 2012, on est […] à des années-lumière des 14 000 postes promis dans la loi d’orientation de l’été 2013 pour que cette école primaire soit réellement érigée en priorité au sein de cette priorité présidentielle qu’est la jeunesse." 

Une double impression se dégage de la lecture de l'article politiquement assassin du Monde 60 000 postes dans l’éducation, vraiment ? dont nous extrayons les citations qui ouvrent cette page : d'abord la confirmation, sur le mode de la cerise de la manipulation sur le gâteau de la droitisation totale du socialisme gouvernemental, que Hollande et sa bande sont des démolisseurs patentés des services publics. Ici celui, sensible parmi les plus sensibles de ce que traditionnellement on associe à l'idée de gauche. Ensuite l'impression d'une déliquescence accélérée de cette équipe, installée à la tête de l'Etat, qui, malgré les coups de com' auxquels elle est abonnée, ne parvient plus qu'à une chose, donner l'image bouffonne d'incapables. D'incapables mais nullement dans le rapport à un savoir-faire digne qu'ils auraient égaré en dépit d'une bonne volonté de tous les instants, ce savoir-faire, par exemple, de la gauche socialiste et républicaine d'antan se donnant à fond pour une école de la socialisation des couches populaires sous l'égide du fameux (et fumeux) "mérite républicain" ! Socialisation dont on sait ou devrait savoir qu'elle participait/participe tout aussi à fond de la reproduction "civilisée" des inégalités de classe (bonjour, monsieur Bourdieu). 

Non, ici, le savoir-faire dont "ne sait faire" notre élite dirigeante est celui de l'enfumage, lequel est même un art dont les De Gaulle ou Mitterrand (n'est-ce pas camarade Mélenchon ?) usèrent, eux, si bien et assez longtemps pour réussir à accréditer l'idée d'une France antiatlantiste, pour l'un, ou celle d'une gauche enfin môdeeeerneuhhhh, pour l'autre; le temps nécessaire pour asseoir le capitalisme national (avant pleine ouverture européenne) ou le "socialisme" décidément européaniste (hello, monsieur Delors !).

Avec Hollande-Valls-Macron-Vallaud-Belkacem, nous sommes, au contraire, de plain-pied dans le temps court de l'esbroufe qui, aussitôt là, s'étouffe pour étaler que nous avons affaire à des imposteurs hyperboliques de ces redondances que sont l'idée de gauche, de la notion de service public d'éducation, de l'option en faveur des couches populaires (où l'on peut sans dommage politique inclure une bonne fraction des couches dites moyennes), autant dire le peuple au sens où un Dassault (tant pis, Jean-Luc M) n'en est pas ! En somme l'imposture se déclare, par un simple clic sur tel lien du Monde, sur toute la ligne qui mène tout un chacun à avoir toujours plus le sentiment, avec justice, que, en matière sociale (l'éducation participe de ce terreau) et économique (l'éducation souffre que cela rime avec capitaliste), cette gauche est, tout court, tellement court, de droite. Au point qu'il faudrait réinventer ce mot de gauche, en le leur arrachant des mains pour le brandir, contre eux et tout le reste de la droite, dans les manifs et les grèves retrouvées en faveur d'une Education pour tous (eh ! les syndicats, on se sort du bourbier du "dialogue antisocial"?) ! Enfin pour tous mais "pour de vrai"...

Plus d'infos sur le sujet ici

www.npa34.org

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