J'y étais, je n'en étais pas !
60 000, 100 000. Peu importe, il y a eu là un rassemblement de personnes comme on en a vu rarement. Même au plus fort des grandes manifs pour la défense des retraites (2003, 2010). De quoi se réjouir, nous dit-on en boucle, comme on peut le lire dans ce qu'en disent certains à qui pourtant, d'habitude, on ne la fait pas : "Les gens sont là pour la liberté, pour l'égalité, pour la fraternité. C'est un jour qui est refondateur." (Mélenchon), "Les gens qui sont là n'ont pas aboli leur esprit critique du fait de l'émotion qu'ils ressentent. Ils savent parfaitement ce qu'ils font là, avec qui ils sont et contre qui ils sont." (le même).
Ensemble 34, c'est simple, s'extasie, en titre sur "la marée citoyenne" et puis le soufflé retombe, le compte rendu est des plus factuels : du monde, des pancartes, ds applaudissements... mais il est noté, quand même, qu'il y avait " dans le cortège, de la gravité, de la sérénité, ponctuée par des applaudissements nourris". De la psychologie, pas de la politique... C'est en retrait de Mélenchon mais à Ensemble on en est satisfaits : "Pas de slogans ni banderoles". Visiblement c'est bien. Tout juste "quelques drapeaux tricolores". Ah bon. Et alors ? Eh bien, on nous dit qu'ils étaient "en deuil ou non". Tiens donc... Question perfide : c'est pas un brin "slogan et banderole", le bleu, blanc, rouge ? Mais l'important est évidemment ailleurs, dans les "cartons "je suis Charlie", des unes de Charlie Hebdo, des pancartes appelant à la tolérance et au rejet de la haine"... Bref à Ensemble on n'a pas l'air plus gêné que ça de nous relayer que le bon peuple a aujourd'hui parlé d'une voix avec Hollande, Valls, Merkel, Netanyahu, Orban... Et ici avec Saurel, Grand, Domergue, le préfet... Le PS, l'UMP... La tolérance, le rejet de la haine... ils disent aussi. Quant à ce qu'ils/elles font...