Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
"S’attaquer aux femmes voilées après les tueries de janvier revient à les rendre responsables d’actes qu’elles n’ont pas commis, mais dont on soupçonne qu’elles sont secrètement solidaires"
TRIBUNE
Deux mois après les tueries de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché Hyper Cacher, la laïcité - plus précisément une néolaïcité - est au centre des débats publics. Le cadrage «néolaïque» s’est encore imposé. Des acteurs politiques de droite comme de gauche établissent un lien entre les attentats de janvier et de supposées menaces sur la laïcité.
Le 18 février, monsieur Eric Ciotti dépose à l’Assemblée nationale la proposition de loi visant à étendre le principe de laïcité aux établissements publics d’enseignement supérieur; et lundi 2 mars, madame Pascale Boistard, secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, renchérit, estimant qu’il n’est pas certain que le voile ait sa place à l’université. Le jeudi 12 mars, la proposition de loi, adoptée par le Sénat en janvier 2012 dans le cadre de l’affaire Baby Loup, et discrètement reléguée aux confins de l’agenda législatif depuis lors, ressurgit. Ce texte, qui doit être discuté en mai après les élections départementales, prévoit d’interdire le port de signes religieux dans les crèches privées bénéficiant de subventions publiques - soit dans l’immense majorité des crèches. Interrogeons-nous un instant. Quel rapport entre les massacres de janvier et ces réponses politico-législatives ? Cliquer ici