Extrait
Le pari mélancolique (1997)
Tous les livres de Daniel enrichissent la culture revolutionnaire, mais celui que je prefère c’est Le Pari Melancolique (Fayard, 1997). C’est un choix personnel et donc arbitraire. Mais il me semble que c’est dans cet ouvrage qu’il va le plus loin dans le renouveau de la pensée marxiste. Il a été rédigé dans un moment critique des années 90, à la fois plombé par la charge négative de la restauration capitaliste, sans véritable résistance, en Russie et les autres pays de l’Est, mais aussi éclairé par l’étoile de l’espérance, grâce au soulèvement Zapatiste de 1994 et, surtout, au formidable mouvement de révolte ouvrière et populaire de 1995 en France.
Dans mon exemplaire du livre Daniel a inscrit une dédicace, qui fait référence à nos intérêts communs, mais ne rénonce pas à marquer, dans une petite parenthèse, sa différence : « A Michael, Le Pari Melancolique, sur l’actualité (profane) de la raison messianique, amicalement, Daniel ».
La première partie du livre est un diagnostic lucide du "désajustement du monde" qui résulte de globalisation capitaliste. Il ne se limite pas, comme tant d’autres marxistes, à parler de la crise économique, mais se situe d’emblée dans une perspective écologique, en constatant la discordance explosive entre le temps marchand et le temps biologique. Il est un des premiers, dans la mouvance marxiste révolutionnaire, à se rendre compte de l’importance capitale de la crise écologique.