Comme c'est curieux ce qui est mis au jour autour de l'affaire Amélie Oudéa-Castera (AOC)/école Littré/collège-lycée Stanislas.
Pour nous en tenir à celui-ci, la question de la non-mixité entre élèves fait vraiment mauvais genre, mauvais jeu de mots, je le concède, mais qui se dévoile, attention nouveau mauvais jeu de mots mis sur orbite, au souvenir des affaires d'abayas et autres voiles dont la macronie s'est saisie au nom d'une laïcité antilaïque car anti loi de 1905, laquelle fonde historiquement la notion de laïcité en France.
En effet, ces affaires créées de toutes pièces (et cela depuis le début en 1989) et régulièrement montées en épingle contre des élèves mises à l'index pour afficher des signes de musulmanité (alors que c'est infiniment plus complexe), se sont toujours inscrites dans des campagnes identitaristes républicanistes antimusulman.e.s prétendant traquer les marques de séparatisme que porteraient ces signes vestimentaires mais aussi des manifestations sociales comme des ateliers "décoloniaux" non-mixtes. Séparatisme en effet intrinsèquement lié à la revendication d'une non-mixité dont, pour revenir à l'école, les jeunes filles seraient victimes et qui "obligerait" les chevaliers... blancs (tiens donc !) à les libérer en les (ré)intégrant dans ce que la bonne école républicaine incarnerait par essence (en "oubliant" qu'elle a très longtemps été non-mixte ?) : la mixité synonyme d'égalité entre garçons et filles dont dépend qu'elle s'inscrive entre femmes et hommes .
Or, avec l'affaire Stanislas, mise au jour par la gaffeuse AOC, on constate que, par-delà l'existence paradoxale d'une école privée ...catholique (à forte connotation intégriste) sous une législation éducative laïque rééééépublicaine qu'on a "surlaïcisée" contre le port de signes dits de musulmanité insolemment marqueurs d'inégalités séparatistes-non-mixtes discriminatoires envers les filles scolarisées, on a laïquement toléré et on tolère toujours des discriminations séparatistes-non-mixtes. Sans vraiment émouvoir, que ce soit dans la macronie institutionnelle, la preuve par la caricaturale ministre de l'Education, etc. ou parmi les faussaires laïques traqueurs d'islamisme-graine/couveuse-de-terrorisme dès l'école qui sévissent, par exemple, dans l'hebdo Franc-Tireur de Caroline Fourest ou même chez le Charlie politiquement chaviré depuis les temps Val-Fourest (encore elle).
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Agrandissement : Illustration 2
Sur Mediapart : "Amélie Oudéa-Castéra a fait le choix des classes non mixtes pour ses fils à Stanislas"
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Preuve s'il en est que la laïcité gouvernementale, soutenue par ce que l'univers républicain bourgeois (de droite comme de gauche) compte comme islamophobes surexcités, outre qu'elle est, on ne le dira jamais assez, une antilaïcité 1905, est une oxymorique laïcité de discrimination dont l'existence d'une enclave de la reproduction générationnelle des élites comme le collège-lycée Stanislas devient l'emblème. Lequel emblème permet, par le double discours du pouvoir (et cela n'est pas d'aujourd'hui) dont il bénéficie en tant qu'espace clos de l'entre-soi catholique intégriste/élitiste, de repenser la mystification républicaniste islamophobe qui discrimine musulmans et musulmanes et pas qu'à l'école ! Afin que le libéralisme autoritaire à penchants fascisants en place divise et neutralise les résistances populaires à la marche liberticide et antisociale du capitalisme le plus sauvage.