Chez Marianne Caroline Fourest n'est plus en odeur de sainteté ! C'est dire...
Caroline Fourest, chroniqueuse à Marianne, s'aliène la société des rédacteurs du magazine qui réclame sa démission : lire ici. Belle découverte tardive qu'elle est une nageuse en eau trouble...de haut vol.
Illustration Wikipedia
C'est l'occasion de rappeler comment fonctionne le schéma mystificateur de ce triste personnage : c'est un schéma triangulaire constitué 1/ de la pointe antifasciste qui est en jeu ici puisqu'il s'agit de son implication dans ce qui est dénoncé chez Marianne comme une enquête bidon sur Soral et sa bande de fachos Egalité et Réconciliation, 2/ de la pointe islamophobe que son antifascisme cherche à désamorcer en posant l'amalgame entre islamistes et fascistes; sur la question de l'islam elle combattrait le fascisme islamiste et 3/ précisément le coeur de cette imposture antifasciste, la pointe "féministe" qui a pour socle un autre amalgame, complémentaire du précédent, sur la question du "voile" qui serait le signe univoque dudit fascisme vert. Partisane de la politique du haro sur les porteuses du "voile", non seulement C Fourest les exclut de pouvoir faire l'objet d'une solidarité féministe face aux discriminations, voire aux agressions, qu'elles subissent mais, pire, elle les exclut de pouvoir être sujets féministes (elles ne sont que les marionnettes des fachos fous d'Allah, par où se glisse le pire des stéréotypes patriarcaux déniant le moindre libre arbitre aux femmes) et pire encore les expose, en tant qu'ennemies des droits des femmes, à la vindicte discriminatoire de l'Etat répressif !
Cette structuration réactionnaire, manipulatrice et foncièrement malhonnête de la pensée de cette idéologue trouve son plein sens au centre du triangle qui lui donne forme : son inféodation à la politique islamophobe du gouvernement et le pont qu'elle travaille à faire traverser aux gens de gauche vers Macron grâce à cet épouvantail du danger islamiste-terroriste-totalitaire-négateur des droits des femmes qui progresserait en France !
Caroline Fourest est l'une des initiatrices et des propagandistes sur les plateaux télévisés et radio de l'hebdo Franc-Tireur dont la ligne éditoriale joue du même effet de triangulation ici exposé avec la même centralité macronienne irradiante interactivement avec les trois pointes, celle de l'antifascisme, celle de l'islamophobie et celle du "féminisme".
L'information du jour sur le conflit qu'elle suscite chez Marianne prend en partie sens avec l'explication de ce qui pourrait apparaître comme un paradoxe : Marianne en rajoute aussi en matière d'islamophobie, à ceci près qu'elle ne saurait accepter qu'elle soit instrumentalisée, comme fait Caroline Fourest, au profit d'un Macron qu'elle déteste profondément. Son républicanisme punitif, s'accommodant du mouvement des Gilets Jaunes pour autant qu'il ne cède pas aux sirènes de la radicalité de la gauche anticapitaliste, sans relever stricto sensu d'une adhésion ouverte à l'extrême droite, flirte avec ses thématiques antimigrations, "antiwokistes", antidécoloniales, etc. (par lesquelles, rappelons-le, le macronisme cherche à concurrencer les Zemmour-Le Pen) toutes complémentaires de son islamophobie.
Récapitulons : le conflit entre les journalistes de Marianne et Caroline Fourest ne peut, à mon avis se comprendre sur le fond sans prendre en compte ce qui explique la présence et donc l'acceptation initiale de celle-ci par les premiers, leur commune islamophobie, et ce qui fonctionne en contradiction radicale avec cette acceptation, surtout en ces temps pré-électoraux particulièrement clivants dans le binôme systémique : macronisme vs extrême-droite. Attaquer le soralisme, avec, comme effet de rebond, ce qui, chez Caroline Fourest, permet de jouer en faveur du ... progressisme (!?) macronien se revendiquant de l'alternative électorale à l'extrême droite (en oubliant évidemment que lui-même joue de l'islamophobie et de l'anti-immigrationnisme) bute sur, comme je l'ai dit plus haut, le logiciel de la détestation du macronisme chez Marianne combinée à ce qui la rapproche de l'extrême droite !
Le reste, la malhonnêteté propre à Caroline Fourest et ses pratiques manoeuvrières et manipulatrices, certes importantes mais ne datant pas d'aujourd'hui, ne sauraient faire oublier l'essentiel, quoique non dit, qui est politique.