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Billet de blog 30 mars 2018

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Cette Espagne qui célèbre militairement le Christ !

Aujourd'hui, à Málaga, en présence des autorités militaires et politiques, la Légion (vous savez celle qui a été l'une des pièces maîtresses des franquistes pendant la Guerre Civile et qui n'a jamais été épurée, comme tant d'autres institutions !) a défilé en portant l'image du Christ mort.

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 La Légion, le Christ mort et les droits démocratiques du peuple catalan... Et l'Union Européenne  dans tout cela ?

Il y en a qui pensent que cela n'a rien à voir avec ce qui se passe en Catalogne : aujourd'hui, cérémonies de Pâques obligent, tous les drapeaux espagnols sont en berne dans tous les établissements...militaires pour rendre hommage au Christ  (et vive l'union du sabre et du goupillon !) . Sur la photo ci-dessus, vous voyez comment, aujourd'hui, à Málaga, en présence des autorités militaires et politiques (dont quatre ministres), la Légion (vous savez celle qui a été l'une des pièces maîtresses des franquistes pendant la Guerre Civile et qui n'a jamais été épurée, comme tant d'autres institutions !) a défilé en portant l'image du Christ mort (vidéo ici : http://vertele.eldiario.es/noticias/Marhuenda-Elisa-Espejo-Publico-Cristo_0_1998400146.html).

Le tout en chantant, accompagnée par les quatre ministres, "Le fiancé de la mort", en écho du sinistre "Vive la mort", ce leitmotiv de son tout aussi sinistre fondateur, Millán Astray, en 1936-39.

La Ministre de la Défense présidant la cérémonie

Je rappelle que constitutionnellement l'Etat espagnol est aconfessionnel (article 16 : "Aucune confession n’aura le caractère de religion d’État") ! Alors, au moins par là, retenez ce que signifie l'invocation par le gouvernement espagnol, lancée aux indépendantistes catalans, du respect de la Constitution ! Sans parler du reste...
Antoine

La vidéo de l'enfant de trois ans, déguisé en légionnaire, qui entonne "le fiancé de la mort" ! Une autre vidéo le montre défilant, à vingt mois, toujours en uniforme...

  Cliquer ici

 Cospedal, la Ministre de la Défense, fait mettre en berne le drapeau dans son Ministère, en hommage au Christ mort, malgré le caractère douteux de la légalité de cette décision

 Cliquer ici (texte en espagnol)

Quant à l'Europe...

"Les opinions et les convictions, on les discute, on ne les met pas en prison"

Cliquer ici

Espagne – Catalogne, une érosion inquiétante de la démocratie et des droits fondamentaux. Par José Bové, député européen, 24 mars 2018 (écrit avant l'arrestation de Carles Puigdemont en Allemagne).

 Hier, la Cour Suprême espagnole a pris la décision d’incarcérer cinq responsables politiques catalans (Jordi Turull, Dolors Bassa, Josep Rull, et Carme Forcadell, Raul Romeva i Rueda), portant ainsi à neuf le nombre de prisonniers politiques catalans se trouvant derrière les barreaux.

La justice espagnole s’enferme un peu plus chaque jour dans une attitude d’intransigeance et de répression qui ferme les portes au dialogue. La nouvelle vague d’arrestation est intervenue peu de temps après que le Parlement catalan se soit réuni pour procéder, sans succès, à l’élection du Président de la Catalogne.

Les 25 personnes poursuivies à ce jour risquent jusqu’à 30 ans d’emprisonnement pour un supposé crime de rébellion. Elles ont participé à l’organisation du référendum du 1er octobre 2017 pour l’indépendance de la Catalogne. Selon le code juridique espagnol, seules les personnes qui ont usé de violence peuvent être poursuivies pour rébellion.

Toutes les actions menées par le mouvement catalan, que ce soit par la société civile ou par les institutions politiques, se sont toutes inscrites dans le cadre de manifestations non-violente. Les seules violences perpétrées le 1 octobre 2017 ont été le fait de la police espagnole et de la garde civile qui ont blessé 893 personnes en empêchant les gens de se rendre dans les bureaux de vote.

Le gouvernement de Mariano Rajoy s’enferme dans une attitude de criminalisation. La violence institutionnelle ne doit pas prendre le pas sur le débat, voire la confrontation, organisé dans un cadre démocratique. La Catalogne pose une question politique. La réponse ne peut pas être judiciaire. Elle doit être politique.

Monsieur Junker, Monsieur Tusk, et Monsieur Tadjani, vous n’avez pas le droit de fermer les yeux sur la dégradation de la situation en Espagne et en Catalogne. En tant que Président de la Commission européenne, Président du Conseil européen et Président du Parlement européen vous avez le devoir de prendre les décisions nécessaires pour que les prisonniers catalans soient libérés et pour que la situation en Espagne ne se détériore encore plus dans les semaines à venir.

Texte communiqué par le CDR Paris.

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