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Billet de blog 18 mai 2012

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Pour Dietrich Fischer-Dieskau

Dietrich Fischer-Dieskau est mort ce 18 mai, dix jours avant son 87e anniversaire. La musique conduit la remembrance comme le fer la chaleur.

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Dietrich Fischer-Dieskau est mort ce 18 mai, dix jours avant son 87e anniversaire. La musique conduit la remembrance comme le fer la chaleur. En créant le Requiem de guerre de Benjamin Britten, voilà exactement 50 ans, dans la cathédrale de Coventry reconstruite, le baryton allemand revécut l'horreur de la Seconde Guerre mondiale à en perdre haleine.

À l'annonce de son trépas, qu'il me soit permis de glisser ici que je lui dois une forme de survie. C'était en 1984-1985, à Séoul, où j'accomplissais ma coopération militaire au Korea Herald. Pour aller pleinement vers les autres, pour sillonner la Corée méridionale, pour me fondre tant que faire se pût dans la péninsule, j'avais besoin d'une base arrière symbolique. Je la trouvai en l'interprétation d'un lied de Franz Schubert par Dietrich Fischer-Dieskau, accompagné au piano par Gerald Moore, dans un studio de Berlin-Zehlendorf, en mai 1958.

Chaque jour, seize mois durant, j'écoutai Ständchen. Et cette écoute m'épaulait. Depuis mon retour à Paris, en septembre 1985, je n'y ai jamais plus prêté l'oreille. Voici cet enregistrement, à ouïr sans fin, pour saluer la fin de son interprète :