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Hier, notre « parti pris » de Mediapart commençait ainsi : « Quand au Vatican, mardi 26 juin à 10 heures du matin, Emmanuel Macron plantera ses prunelles dans celles du pape François, il se sentira plus que jamais héros stendhalien : Julien Sorel, à la lettre. »
Le président de la République française semble avoir obéi à la lettre à une telle description anticipatrice. Il est même allé au-delà non seulement du protocole mais de l'imaginable. Il s'est surpassé : le site de La Croix, aujourd'hui, en fait foi :

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Il semblerait qu'Emmanuel Macron, dans l'ivresse du sommet qui lui est dû (le sommet pas l'ivresse), n'eût plus ni frein ni surmoi : il ne se contente plus de toucher avec les yeux mais tripote à tout va, embrasse à qui mieux mieux, en une prise de possession tactile débridée. On murmure même qu'un tel comportement inquiète au plus haut point Buckingham Palace : M. Macron n'irait-il, pas un jour, jusqu'à peloter Sa Très Gracieuse Majesté la reine Elisabeth, de 52 ans son aînée, au train où vont les choses ?
Pour comprendre le côté transgressif de la palpation papale du 26 juin 2018 au Vatican, observons la différence d'avec la visite hiératique d'un général-président français, catholique apostolique et romain, 59 ans moins un jour plus tôt : le 27 juin 1959. Avec Macron, la dignité y perd là où la laïcité paraît y gagner ; avec de Gaulle, l'emphase boursoufflée triomphait là où la séparation de l'Église et de l'État semblait disparaître...
Nous en avions eu le pressentiment avec Donald Trump, la première phrase des Mémoires du président Macron est écrite d'avance : « Longtemps, je vous ai touchés de bonne heure. »