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Billet de blog 27 octobre 2008

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À partir d'un Mc Cain de 31 ans

Le 12 janvier 1968, le magazine phare de l'Ortf, Panorama, présente un long reportage de François Chalais dans le Vietnam du Nord, qui insère ces quatre minutes d'entretien avec un John Mc Cain prisonnier et secoué.

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Le 12 janvier 1968, le magazine phare de l'Ortf, Panorama, présente un long reportage de François Chalais dans le Vietnam du Nord, qui insère ces quatre minutes d'entretien avec un John Mc Cain prisonnier et secoué.


Le temps a passé. Voici comment la propagande hollywoodienne se saisit de l'histoire:

D'autres récupérations suivent, qui font assaut de cruautés ténébreuses et douteuses:

Et voici la captivité de Mc Cain recyclée en mythologie sado-gay:

Comme en contrepoint, ce passage révélateur sur la femme honnie lors des primaires : ou comment «battre» cette «salope» (bitch) de Hillary Clinton:

Malgré sa détention et ses épreuves — ou peut-être plutôt du fait d'icelles — Mc Cain semble n'avoir rien compris et tout oublié. Avec lui, tout commence par une chanson:

La bévue vaut à Mc Cain cette publicité négative en forme d'incroyable — et injuste —boomerang:

Mais c'est plus fort que lui, Mc Cain, semble adepte du boyautage, même si cette attitude à la fois bravache et naise n'est pas toujours appréciée:

Qu'on se le dise, Mc Cain galèje, à pied, à cheval et en autocar:

Comme s'il avait choisi, alors que l'horizon économique et international s'obsurcit, le parti d'en rire:

Le temps d'une campagne calamiteuse, le jeune prisonnier de guerre est devenu un vieux monsieur qui raconte des histoires drôles pendant la crise:

ÉPILOGUE :

Comme s'il aimantait les archives hasardeuses, Mc Cain fut filmé par une télévision suédoise, plus de cinq ans après son entretien avec François Chalais, lors de sa libération, en 1973:

POST-SCRIPTUM :

L'émission Panorama de 1968 en disait long sur la France et son histoire. Il y avait donc un reportage de 42 minutes sur le Nord, dans lequel apparaissait Mc Cain, dû à François Chalais (François-Charles Bauer de son vrai nom, 1919-1996), qui, jeunesse française symptomatique, était passé du collaborationniste Je suis partout en 1942, sans oublier Combats au pluriel, l'organe de la Milice de Darnand, à la médaille de la Résistance. (Bien avant l'altercation entre Jean-Edern Hallier et François Chalais dans les années 1980, dès 1945, dans Première page, Cinquième colonne (Arthème Fayard), Jean Quéval en écrivait long sur Bauer). Bauer devenu Chalais obéissait à une inclination collaboratrice en filmant Mc Cain sur la demande du Viet Cong. Pour voir l'intégralité de ce reportage, cliquer ici.

Au Sud du Vietnam, en revanche, était présente pour l'Ortf une authentique résistante, Brigitte Friang, née en 1924, devenue journaliste et ayant rejoint, fin 1953, à travers la jungle et à marche forcée, la cuvette assiégée de Dien Bien Phu. Pour voir les 19 minutes de son reportage, cliquer ici.

Résistance, collaboration, guerres coloniales du côté français. Idem ou à peu près chez Mc Cain, empêtré dans le passé. Le voici obligé de convenir qu'il signa, dans les geôles vietnamiennes, une déclaration reconnaissant qu'il était un «criminel de guerre». Et l'opprobre est jeté sur lui:

Obama, en revanche, ne joue pas de la politique comme d'une continuation de la guerre par d'autres moyens. Il prétend personnifier la réconciliation et non la vengeance. Il ne s'agite pas et ricane peu. Il promet implicitement de débarrasser l'Amérique du fardeau mémoriel de l'esclavage sans passer par la case «déchirement national»...