La première raison est la lutte contre la loi du silence
La mairie refuse de communiquer les documents. Ni les permis de construire, ni les plans, ni les études de faisabilité ne sont accessibles aux administrés. Pas d'affichage dans le hall de la mairie. Le tribunal n'a pas pu statuer sur un référé fin août, la mairie n'ayant fourni aucun document. Un autre référé avec effet suspensif a été jugé le 30 septembre. Avec documents cette fois-ci, mais au vu de la complexité du dossier, la juge a refusé de statuer dans la foulée et a reporté sa décision au milieu de cette semaine. Mais la démolition a commencé !
La seconde porte sur la faisabilité
L'esplanade Aristide Briand reçoit en ligne directe toute l'eau qui déboule du Mont-Saint-Clair lors des épisodes méditerranéens, et il existe de nombreuses sources alentour, dont une qui alimentait un puits, puits qui fournissait toute la rue du 11 Novembre, rue qui longe en surplomb la place. Il arrive un moment où il faut cesser de bétonner. Sinon le Sétois riverain est promis à une belle reconversion : « Et les Shaddock pompaient ! » Pour en être convaincu, il suffit de se pencher sur l'autre parking de la discorde, le parking Victor Hugo, situé en face du Théâtre Molière. Ce parking de deux étages en sous-sol a ouvert ses portes il y a quelques mois. Le second sous-sol est pratiquement inutilisable pour cause d'inondation permanente. Et le jardin luxuriant à la surface, promis dans la propagande, en est encore au stade d'un chantier innommable ; on s'est en effet aperçu que le toit du parking ne supporterait pas les milliers de tonnes de terre nécessaires pour planter arbustes et végétaux. Donc on a coulé, sur une profondeur de un mètre, du polystyrène ! Avec un grand sens de la créativité, il se profile une immense surface blanche et minérale, où quelques bacs seront déposés de ci-de-là. On est très loin de l'image d'Epinal montrant jeunes enfants et vieux, se promenant main dans la main sous les frondaisons.
La troisième consiste à sauver les tilleuls argentés
Ces arbres ont pris leurs aises sur la place depuis qu'ils ont été plantés, il y a 5 ans, pour remplacer les platanes malades. Qui va croire une seconde que ces arbres sortiront indemnes d'un arrachage, replantage, « réarrachage » et « rereplantage », puisqu'ils doivent être replantés, selon le discours officiel.
Nous assistons à la « Balkanysation de Sète ». Le clientélisme fait rage, la mairie achète les artistes, ici une fresque à 700 000 €, là une sculpture, tout est à l'avenant. La mobilisation ne se démentit pas et une étape a été franchi dans les mots d'ordre : « Balkany du Sud », « Système mafieux », « Le maire en prison ».
Là comme ailleurs, le bien commun est confisqué au profit d'un petit nombre.
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