Du Soudan à l’Algérie la même revendication de dignité s’exprime dans la même langue et avec les mêmes mots...
Et dire que certains se plaisent encore à nier cette unité des luttes à l’échelle du géant « arabe ». Alors que cela signifie simplement une volonté d’unir ses forces contre toutes les forces qui depuis plus d’un siècle renforcent par leurs manipulations et leurs stratagèmes machiavéliques, la balkanisation de cette région.
Pourtant le grand chambardement qui remue la région depuis cet hiver 2010/2011 et dont les soubresauts soudanais et algérien ne sont qu’une fidèle continuation, sont la promesse que ce début de XXIe siècle sera celui de l’éveil du géant « arabe » après avoir assister à celui du géant « chinois » au siècle dernier.
A l’échelle de l’histoire récente, il a fallu environ un siècle de luttes pour venir à bout de la colonisation impérialiste franco-anglaise.
Les régimes, tous les régimes qui tiennent en laisse, depuis leur contre-révolution « Thermidorienne », les peuples de cette région sont au bout d’un demi-siècle à bout de souffle, ayant mangé leur pain blanc.
Et ce demi-siècle ne fut possible, avec toutes ses exactions, que par le soutien indéfectible, multiforme, et surtout rentable en terme de retour sur investissement, des puissances occidentales dites « démocratiques » et qui en fait ont servi de béquilles à des camarillas quasi-mafieuses.
Mais pour reprendre une formule attribuée à Napoléon: « On peut tout faire avec une baïonnette, sauf s’asseoir dessus! ».
C’est ce qui nous amène à un motif d’espoir pour nos futures luttes; non seulement les différentes ploutocraties ont abusé de la « baïonnette », tentant même de vouloir s’asseoir dessus comme tentent encore de le faire la ribambelle de tyrans qui continuent à vouloir sauver leur trône fut-il « civil » ou « militaire »; mais l’époque a changé et présente un tout nouveau visage.
La dernière vague révolutionnaire anti-coloniale qui a ébranlé la domination coloniale n’a trouvé en face d’elle comme exemple et parfois soutien que le modèle « soviétique » et son « socialisme réel » ou le « libéralisme » américain et sa variante « sociale-démocrate » européenne.
Ces modèles ont pour le premier, disparu sans laisser la moindre trace, et pour le second vit sous respiration artificielle; les dernières trouvailles du mécano capitaliste s’épuisent dans un raidissement autoritaire rappelant par certains côtés les sombres heures d’un passé pas si lointain.
On ne peut prévoir que la lutte... Le cerveau de million de jeunes de cette région bouillonne au diapason de leur désir de dignité...