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Billet de blog 12 juin 2015

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Pour ne pas faire le jeu du fascisme, sachons terminer les grèves!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En suivant les déclarations du candidat "Ould Echaab" et omnipotent porte parole d'un Front Populaire, réduit à un quarteron de "dirigeants" autoproclamés, qu'aucun congrès n'a élu, on devine ce qui agite le Landerneau du microcosme politique dont Hamma Hamammi représente le spectre.
On l'a déjà vu botter en touche concernant la lutte des LGTB, en prenant ses distances avec ceux, que le malheur d'être du mauvais côté de la barrière sociale, se trouvent affubler d'un bulletin n°3 portant mention de condamnations pour faits d'homosexualité, pour faits de consommation de Zatla, de petits larcins et autres "délits" qui sont le pain quotidien de juges et d'une justice dure envers les pauvres et clémente envers les riches et les possédants.
Jack London affirmait que dans une "civilisation aussi matérialiste, fondée non pas sur l'individu mais sur la propriété, il est inévitable que cette dernière soit mieux défendue que la personne humaine, et que les crimes contre la propriété soient stigmatisés de façon plus exemplaire que ceux commis contre l'homme."
Notre Hammami se vautre dans le nouveau costume qui semblait être l'apanage du cheikh des nouveaux milliardaires: le locataire de Montplaisir, celui de la "Wassatiya", du "juste milieu", de "la moyenne", de "l'entre-d'eux", du "gardes-toi à gauche, gardes-toi à droite" des opportunistes de tous poil.
Il nous a déjà expliqué le pourquoi du refus des "petits chefs" du Front, malgré la justesse de la cause, de prendre part à la campagne à propos de l'omerta qui caractérise le secteur des hydrocarbures.
"La mauvaise foi prétend que le monde va bien et qu'il n'y faut surtout rien changer" et "le cynique sénile, enfin, admet du bout des lèvres que tout n'est pas pour le mieux dans ce meilleur des mondes" (Daniel Bensaîd), et alors que les "gagnants" avaient mis une sourdine à leur arrogance, et que la Destourie rêvant d'un retour aux "temps maussades, de restaurations et de contre-réformes" se trouve confronter à un mouvement social touchant tous les secteurs de l'économie, voilà que notre Hamma retrouve des intonations qui sont la caractéristique première du "centrisme stalinien": "Nous disons au gouvernement et à son ministre de l'éducation de faire un pas en direction (des instits en colère et en grève) et nous demandons aux instits de faire un pas en direction du gouvernement et de tenir compte des contraintes comptables"...
Cela rappelle le "soutien critique" qui fut l'orientation du micro Parti Communiste Tunisien (PCT) avec à sa tête les Ennafaa, Harmel et l'ineffable Ahmed Brahim....
Pour appuyer son argumentaire, il sort son joker: "la menace fasciste". C'est elle qui agite actuellement le pays en tentant par des subterfuges "populistes" de "lever le peuple" en vu de rétablir "la loi du bâton" et "réinstaller la dictature...."
L'ancien adorateur exalté du "Père des Peuples" et du "Grand-Timonier-Soleil-rouge-de-notre- cœur" replonge dans ses lectures de jeunesse pour en extraire les "causes de la prise du pouvoir d'Hitler", ou celles qui permirent "l'accession de Mussolini à la tête du Fascisme italien et plus prés de nous "le coup d’État de Pinochet et la liquidation de Salvadore Allende"... Selon notre Hamma, derrière la campagne "Ounou El Betrol" ou derrière toutes les contestations sociales se trouve tapi dans l'ombre le prochain Hitler, Mussolini ou Pinochet tunisien....
Fort de sa maîtrise des leçons de l'histoire, il en conclu que nous devons "savoir terminer une grève" (celle des instits) en rapprochant les points de vue antagoniques... C'est du Maurice Thorez dans le texte. "Il faut savoir terminer une grève" répétait le secrétaire général du Parti Communiste Français pour briser la grève générale de 1936.

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