Kaïs Saïd Président!
Le deuxième tour des élections présidentielles en Tunisie vont voir s’affronter dans les urnes un prototype de l’escroc, du parvenu aux méthodes mafieuses ayant constitué, avec son frère, leur magot sous la dictature benaliste, véritable tenant de ce que Thameur Mekki, éditorialiste de Nawaat.org appelle des « chiens de garde, (…) et des parasites. » (http://nawaat.org/portail/2019/09/17/edito-presidentielles-2019-le-crachat-des-electeurs/)
Cet hurluberlu, qui ne maîtrise, comme toute les composantes du microcosme des « titis tunisois » qu’un sabir, véritable « chakchouka » (ratatouille) linguistique), pour articuler leurs mandibules, ce qui dénote un véritable dérangement mental, mit sa chaîne de télévision à la disposition des acteurs de la contre-révolution depuis la fuite du dictateur en Arabie Saoudite.
Il réserva celle-ci à promouvoir, suite à la disparition accidentelle de son fils, à grands renforts publicitaires, d’une campagne d’oeuvres caritatives rappelant les grands moments de l’histoire des « dames patronnesses » et leur apitoiement sur les pauvres.
Il fut l’un des artisans de la tentative de rassemblement des revanchards par l’élection, grâce à la pusillanimité d’une pseudo « gauche » emmaillotée dans un modernisme de pacotille, du dernier rempart de la Destourie, le nonagénaire Essebsi, en 2014.
La disparition du dinosaure, à quelque mois de la fin d’un quinquennat qui s’est apparenté à une pantalonnade et où les différents clans de la Destourie, en pleine déconfiture, ont atteint des sommets dans la turpitude, au point de présenter une demi-douzaine de candidats à la présidentielle, a accéléré un mouvement de rejet de tous les pantins et leurs argentiers par des électeurs qui ont, majoritairement, boycottés les urnes.
Ce lascar dont la retranscription d’un enregistrement, à propos des conclusions d’une association tunisienne qui lutte contre la corruption le mettant en cause, et pour lesquels il se trouve derrière les barreaux, pour « blanchiment d’argent et corruption aggravée », nous dévoile le côté ordurier et sans morale du bonhomme.
C’est ce même énergumène qui se place en seconde position pour le deuxième tour des présidentielles devant se tenir, en principe, mi-octobre.
Si ce dernier est arrivé à coiffer au poteau ses ex-acolytes de la nébuleuse Nidaa Tounes, c’est, entre autres, par cette opportune mise « au frais », à quelques semaines du déroulement des élections, dont de mauvaises langues signalent qu’elle aurait été montée de toute pièce pour faire en sorte que le donquichottesque homme de la charité bien ordonnée, puisse apparaitre comme une victime des manigances de son principal adversaire, le premier ministre et apprenti candidat nidéiste: Youssef Chahed.
Les résultats outre une abstention record (51%) par rapport au taux de participation aux élections de 2014 (82%) a permis à un outsider, un professeur de droit à la retraite, connu des téléspectateurs pour sa diction spéciale et son intervention en arabe châtié et ce depuis 2011, d’arriver en tête du peloton.
Ce dernier, quasiment sans moyens financiers, arrive avec 18,4% des voix exprimées en tête des suffrages et ce fut la véritable surprise de ces élections.
« Seisme! »
Certains ont comparé cela à un séisme.
Ce que l’on peut tirer comme première conclusion, c’est que le pouls de notre révolution bat encore. Et cela n’est pas sans rapport avec l’ampleur du chambardement qui continu à agiter notre continent arabe. Parce que notre révolution n’est pas limitée à l’une de ses composantes étatiques; elle tire sa puissance de sa globalité « arabe », n’en déplaise à celles et ceux que ce terme horripile et veulent continuer à développer un provincialisme étriqué.
Il n’y a aucune ethnicité ni essentialisation dans l’utilisation de ce terme. Ce dernier relève des instruments stratégiques à la disposition des déshérités de la région pour combattre ensemble en utilisant une histoire de luttes communes.
Personne ne s’offusque de l’utilisation de références communes, dans leur volonté d’accomplissement de leur unification, quand il s’est agit des « américains » dont le nom découle de l’un des conquistadors: Amerigo Vespussi, ou lorsque les « européens » font référence à leur « Printemps » de 1848.
Kaïs Saïd s’est déclaré « arabe » et « musulman » et le voila condamné par une armada de plumitifs de « conservateur », d’"islamo-conservateur", de cheval de Troie des « islamistes radicaux » et autres fadaises.
Le philosophe Bernard Steigler affirme que « ce qui permet de répondre à une situation, c’est la raison. Et la raison c’est ce qui nous rend capable de prendre une décision dans ce qui n’est pas calculable. Sinon on confirme l’état de fait. »
Prendre une décision dans ce qui n’est pas calculable, c’est d’abord et avant tout se rendre compte et en tirer les possibilités stratégiques des interactions à l’échelle de notre région arabe en ébullition constante depuis près de huit années.
Kaïs Saïd a affirmé que s’il était élu son premier voyage le mènera à Alger pour relancer le processus, au point mort, de l’unification de notre région.
Pour cela nous appelons à voter Saïd au deuxième tour…
Il a insisté sur la nécessité de réviser la Constitution, celle concoctée par une « élite » auto-proclamée et qui désirait, selon les dires de l’une de ses rédactrices de limiter le raz de marée annoncée pour les Frères Musulmans d’Ennahda aux élections suivant l’adoption de cette dernière.
Kaïs Saïd a dessiné de manière schématique les contours d’une constitution qui inscrirait dans ses fondamentaux les droits à la santé, à l’éducation, à la protection sociale et bien entendu au travail et à la dignité.
Pour cela aussi nous dédions nos suffrages à Kaïs Saïd.
Kaïs Saïd a fait de la révocabilité des élus une des conditions qui réclame à être mise en exergue dans la nouvelle constitution et ce thème qui ruinerait les carriéristes, les parlementaires versatiles qui changent de partis comme on change de chemises nous amènent à décider de consacrer nos voix à Kaïs Saïd.
Mais le plus important, c’est et ce sera la mobilisation la plus large, la plus unitaire pour que ces revendications en cas de victoire électorale deviennent réalité.
Jeudi 26 septembre 2019