Moment illogique!
Che Guevara nous avait prévenu avant d'être décapité par la CIA; méthode que l'on retrouve aujourd'hui chez les sanguinaires seigneurs de la guerre qui se sont affublés du nom d'"État islamique" (comme hier les harkis des généraux algériens se prénommés "GIA"), nous vivons une tragédie qui est "un moment illogique de l'histoire de l'humanité".
Ce moment "illogique" pour notre région arabo-berbère est le résultat du réveil révolutionnaire de cette partie du monde que d'aucuns, avant l'hiver 2010/2011, décrivaient comme dans l'incapacité d’ébranler les 20 dictatures qui ont maintenu pendant des décennies leur bottes sur nos crânes d'arabe et berbère.
Hiver et non Printemps
Depuis cette hiver, et non "printemps" comme le voulurent les commentateurs occidentaux pressés, qui appliquaient à notre révolution un schéma issue de leur lecture déformée de leur propre histoire, un tantinet "colonialiste", (nous devions suivre et copier studieusement leur propre évolution...); nos masses populaires, déshéritées, esclavagées, ont fait la démonstration d'un formidable courage en partant à l'assaut des forces armées démultipliées par l’existence de 21 appareils de répression auxquels les puissances impériales ont apporté leurs "savoir-faire et leurs matériels dernier cri (Aliot Marie, Ministre des affaires étrangères de France).
Il faut être amnésique pour oublier l'ampleur des manifestations qui de Tunis, Benghazi en passant par le Caire et jusqu'à Sanaa au Yémen ont quasiment montré au monde entier que ces arabo-berbères n'étaient point des eunuques... A New York, à Seattle, à Barcelone, à Paris retenti le cri de révolte: "Echaab Yourid Iskat Ennidham".
Un demi-siècle de terreur
Bien entendu, après près d'un demi-siècle de terreur et d’écrasement de la moindre contestation pacifique (pour les amnésiques, qui aujourd'hui, font l'éloge du satrape Bourguiba, ils oublient que l'on s'est retrouvé par centaines dans ses bagnes pour une simple prise de parole à l'Université ou pour une simple distribution de tract oppositionnel...), nous ne pouvions renverser la vapeur en terme d'organisation, en terme d'éclatement de ces frontières prisons qui enserrèrent nos peuples et les empêchent de se rejoindre dans la lutte.
Un point important, qu'il ne faut surtout pas négliger, dans le bilan de ces quatre années de lutte où, au regard de ce qui fut accompli, nous n'avons pas à rougir; ce sont les organisations certes minoritaires qui se réclamaient du programme révolutionnaire de satisfaction de nos revendications...
En quatre années nous avions pu voir et apprécier à leur juste mesure "qui étaient nos amis" et "qui étaient nos ennemis"...
Trahisons et petites cuillères
Globalement, les directions appartenant à ce large spectre que l'on appelle "la gauche" a trahi, il n'y a pas d'autres termes pour décrire leurs attitudes, prises de positions et actions concrètes.
Pour ne prendre que l'expérience tunisienne de ces dernières années, il faut se rendre à l'évidence que la "gauche" dans toutes ses acceptions "centre-gauche, gauche, extrême-gauche" a préféré "diner avec le diable" avec une toute petite cuillère; alors qu'elle connaissait par cœur la formule de Lénine qui indiquait, en grand stratège, que s'il fallait s'attabler avec le diable, il était utile et nécessaire de se doter d'une très grande cuillère.
On connait la suite:
- dispersion aux moments électoraux alors que la logique arithmétique aurait voulu que l'on présente un front uni et solide, appuyé sur la défense inconditionnelle de nos revendications révolutionnaires.
- tactiques de courtes vues, dignes de l'esprit petit-boutiquier
- et last but not least, les trahisons en cascade: rapprochement avec la Destourie de la vieille rombière BCE, rapprochement du fringant Maréchal Sissi contre l'aile "frériste" de la réaction.
Le large spectre de la dite "gauche" a pris des vessies pour des lanternes et a confondu l'écume à la réalité des véritables détendeurs du pouvoir....
On connait la formule lorsque l'histoire se répète, elle vire à la farce et c'est ce que nous vivons actuellement avec ce "moment illogique de l'histoire de l'humanité"...
Les "Daesh" aujourd'hui, "El Qaïda" hier et les "GIA" jouent le même rôle: briser les rein de notre révolte légitime.