C’est vrai, il y avait déjà eu une tentative dès 1999 avec Monéo (si vous avez même oublié ce nom, vous pouvez juger immédiatement du succès de ce porte-monnaie électronique). Ce service fermé depuis 2015 avait clairement été un échec, mais pour autant, la volonté de faire disparaître l’argent liquide semble toujours bien là.
Oui mais, la disparition du cash ça arrange qui ?
Pour les banques c’est le jackpot ! L’argent liquide, sa gestion, ses distributeurs, c’est un coût non rentabilisé. Alors que la carte bancaire, ils vous la font payer à vous Mr le client, et surtout, ils ponctionnent une commission à chaque paiement. Vous comprenez donc pourquoi la banque fait son maximum pour que vous utilisiez le plus possible votre carte bancaire. C’est grâce à ces commissions, que certaines banques peuvent même se permettre de vous offrir votre CB, comme c’est le cas dans les banques en ligne. Ainsi le coût d’une carte Visa aujourd’hui varie de 0 à 50,50 euros par an. Le grand écart !
Ensuite, il y a le commerçant ! Le paiement sans contact, ça l’arrange car ça lui permet de réduire le temps d’attente. Aucun code à taper. Terminé la file d’attente à cause d’une personne fouillant désespérément pour trouver cette foutue menue monnaie. En contrepartie, le commerçant doit payer une commission qui rogne sur sa marge. Mais après tout, qui paiera vraiment cette commission ? Le client final bien sûr ; et d’ailleurs, que ce soit un paiement par CB ou en liquide.
Enfin, l’autre grand gagnant, c’est l’État ! Sous couvert de lutter contre le terrorisme, l’argent noir, le marché parallèle, le travail dissimulé, la fausse monnaie… il se permet de regarder toujours de plus près comment vous utilisez votre argent. Il faut dire que lorsque vous arrêtez d’utiliser du liquide, c’est bien plus facile ! Il suffit de suivre les lignes très précises de la longue liste des opérations sur votre relevé de compte. Mais chut ! La diabolisation de l’argent liquide c’est bien plus vendeur comme excuse.
Oui mais, vrai risque ou pure fiction ?
Regardons du côté de nos compatriotes, souvent en avance, des pays scandinaves. En Suède, on peut payer la quête avec son smartphone ou se voir refuser de payer en argent liquide en magasin. Imaginez-vous : vous allez chercher vos cigarettes (tant que vous en avez encore le droit, mais ça c’est un autre sujet) et là, vous fouillez dans votre poche pour payer votre dû, mais que nenni, « pas de bras, pas de chocolat », « pas de carte bancaire, pas de cigarettes ». De quoi vous faire pâlir en pleine période de manque...
Fou, me direz-vous ? Regardez bien au loin, là où l’on voit apparaître le paiement mobile, le bitcoin, le bracelet cashless, Orange cash, Apple pay, Alipay, Paylib… Êtes-vous si sûr que cette fiction est invraisemblable ?! À votre place, j’irais vérifier chez ce buraliste et acheter un dernier « Cash » (pour les incultes : un jeu à gratter) tant que vous pouvez encore rêver d’argent liquide à la manière d’oncle Picsou.