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Billet de blog 6 mai 2014

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Paris ville misère

Ce billet fait suite à l'article de Carine Fouteau sur les méthodes policières concernant les sans-abris et les commentaires dédouanant la responsabilité des passants. Il témoigne de ma dernière expérience parisienne (où je me rends plusieurs fois par an) et le constat d'une dégradation fulgurante de la situation des sans-abris.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce billet fait suite à l'article de Carine Fouteau sur les méthodes policières concernant les sans-abris et les commentaires dédouanant la responsabilité des passants. Il témoigne de ma dernière expérience parisienne (où je me rends plusieurs fois par an) et le constat d'une dégradation fulgurante de la situation des sans-abris.

Le problème c'est le parisien bourgeois qui s'en tape ! Et pas que le parisien d'ailleurs. Les bourgeois intellectuels bien pensants des centres villes historiques sont le problème.

Ils votent PS comme ils vont au confessional... Lamentable ! J'étais à Paris il y a 10 jours, quartier Bastille, et personne ne dit rien, tout le monde se fout de voir la misère absolue sous ses yeux. J'étais le seul à me révolter, à tenter d'appeler le 115 et le 112 pour aider des familles avec des enfants en bas-âge et des vieillards. Ils dormaient en pleine rue, sur des matelas, les "passants" obligés de les enjamber ne voulaient surtout pas être dérangés sur leur chemin pour aller en soirée. Et la réponse des services d'urgences : "Monsieur c'est la 1ère fois que vous venez à Paris ? Vous êtes naïfs ?". Incroyable, pire que les favelas de Rio et on juge de ma naïveté... 

Le pire a été quand je suis tombé sur un groupe encadré par un genre de mentor qui gérait leur mendicité. De la traite d'humains sous nos yeux : j'appelle la police, on me répond que je raconte n'importe quoi et on me raccroche au nez... Génial. J'interpelle du coup les "passants", dans la rue, sous l'émotion afin qu'on lance un mouvement spontané, pour forcer la recherche de solutions. Que dalle, niet, tout le monde s'est foutu de ma gueule, à part quelques jeunes de Saint Denis qui trainaient dans le coin et qui du coup m'ont raconté comment eux aussi se sentaient dans une impasse face à la misère et à l'indifférence générale.

Paris devient un gigantesque bordel où se côtoient les plus nantis et les plus démunis. Misère et bourgeoisie bien pensante. Un bidon ville géant est en train de se construire sous les yeux des parisiens... Caisses et tôles empilées sur les quais de seines, en pleine rue, sur les grandes artères, squats monumentaux sous certains bâtiments (des dizaines de personnes qui dorment côte à côte dans leurs sacs de couchages), matelas entassés sur les trottoirs... Terrible situation !  Et notre chère police, protectrice de notre république qui oublie toute fraternité en délogeant ces personnes qui n'ont plus rien.

A tel point que ces exclus sont actuellement protégés par les petits dealers qui font leur traffic dans le coin et leur ramène de quoi bouffer. C'est du délire absolu.

ça se passe en France, 2000 Milliards de PIB, le record en nombre de millionnaires, et nous sommes en 2014, tout va bien.

Il y a des urgences simples à gérer. Refusons le discours sur le manque de finance, c'est faux ! La France est riche, plus riche que jamais elle ne l'a été. Et elle est également plus inéquitable que jamais ! On balance 115 Milliards d'aides publiques aux grandes entreprises chaque année (les petites n'en touchent rien, je sais de quoi je parle...) Et ce chiffre est antérieur aux méga cadeaux faits par Hollande et consorts : http://bit.ly/U7Qhro  http://bit.ly/1enFYsl 

Si on peut jeter par les fenêtes 115 Md€ annuellement, dont l'inutilité est largement prouvée par notre taux de chômage, on peut bien trouver 1 Milliard pour financer du logement d'urgence non ?

Notre pays est une honte, nous sommes une honte, nous les bien pensants qui ne faisons rien pour reprendre en main la situation ! Nous sommes tous coupables, jusqu'ici même dans les forums de mediapart, d'une complicité directe avec le système.

Qu'attendons nous pour lancer des grands mouvements citoyens avant qu'il ne soit trop tard.

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