Depuis la réforme constitutionnelle de 2008 voulue par Sarkozy, les ex-ministres récupèrent automatiquement leur siège de député. Dans l'application stricte de ce principe M.Cahuzac peut devenir député le 20 avril prochain.
Le «traumatisme politique national» des aveux de l'ex-ministre, confirmant le travail et les informations de Mediapart sont commentés partout, le seront encore et un véritable séisme ébranle la maison socialiste en particulier et la démocratie en général.
Reste la question saugrenue inspirée par la Sarkozie du retour automatique des ex-ministres sans passer par la case démocratique de l'élection. Accessoirement, «juste avant les élections, le gouvernement Fillon facilite la reconversion de ses futurs ex-ministres et des parlementaires qui pourront devenir avocats sans aucun examen, simplement au nom de leur expérience». Ils ont vraiment tout fait pour que le ou les pouvoirs leur reviennent.
Le 13 avril 2012, lors de l'entretien de M. Hollande dans les locaux de Mediapart, j'avais posé cette question (sans grand succès) qui était:
Quelle décision, une fois élu, prendra le candidat sur la reforme constitutionnelle de 2008, où les ex-ministres récupèrent automatiquement leur siège de député? Est-ce que le candidat trouve "normal" qu'un ministre congédié puisse reprendre son fauteuil sans repasser par la case "électeur"?
La façon dont M.Hollande a lancé la commission Jospin de moralisation de la vie politique et ses tergiversations sur, notamment le cumul des mandats font penser qu'une fois élu cette moralisation serait moins « urgente ». Depuis hier, l'affaire Cahuzac est devenue l'affaire Hollande, va-t-il se saisir pour qu'un sursaut démocratique se manifeste ou peut-être reviendra à nous citoyens d'en dire et de le faire!