Et si JLM était un socialiste «repenti»... prêt à mettre au pilori ses anciens coreligionnaires, jetant aux orties amitiés et complicités, disqualifiant ses ex-camarades, discréditant ses compagnons de route, insultant ses nombreux ex-amis devenus nouveaux-traîtres, menaçant ses ex-confrères, piétinant ceux qui l'ont amené jusque là, imposant à ses partenaires du moment son seul discours, sa seule stratégie, voire sa seule ambition!
L'état de la France, après dix ans de Sarkozie, avait besoin de force démocratique, de discours alternatif, critique, courageux. Besoin d'un sursaut en rupture avec l'économie-financière, avec l'écologie-de-grenelle, avec l'institution des cumuls et du nombre de mandats... Au lieu de cela, on voit s'installer une alternance d’accommodements, d'arrangements, de réformes à consommer avec modération. Les voix alternatives, menées par un tribun peu enclin envers ses alliés, et sous l'étiquette radicale, s'évertuent à démolir sans nuance, à exclure, renforçant le discours de revanche de l'UMP et, au pire en apportant des arguments à la fille de son père: "tous pourris!" ceux d'aujourd'hui comme ceux d'hier!
Plus que jamais le combat pour la démocratie est essentiel dans ce pays, avec une gauche résolument créatrice et engagée dans des transformations économiques, sociales, écologiques mais ce ne sera pas par des incartades inutiles et, en fin de compte peu mobilisatrices. La manifestation du 5 mai à la Bastille qui au mieux aurait réuni la moitié du chiffre prévu, grâce aux cars frettés par le PCF, dont les drapeaux s'imposaient pendant tout le cortège, montre la limite des discours d'opportunité.