Rappeler la mémoire, commémorer, honorer les victimes... oui c’est nécessaire, indispensable. Pour hier et surtout pour demain dans l’espoir d’un plus jamais ça!
Et pourtant ! Que dire aujourd’hui, des guerres, de toutes les barbaries qui à la date festive du calendrier 2024 se poursuivent?
Certes depuis février 2022 l’attaque et la tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie mobilise l’Europe, le discours officiel, le soutien à Kiev, avec des interrogations par ci, par là, mais voyons voir... Peu de temps avant, pendant et toujours actuel nous avons la Somalie, l’Éthiopie, le Soudan, le Congo et d’autres pays en Afrique dont les actualités nous parlent, peu, mais certains médias s’y attardent. Surtout parce que les migrants qui cherchent à rentrer en Europe viennent de là et alors il faut bien dire un mot... Comme de l’Afghanistan ou de Syrie... et combien n’y arrivent pas noyés en Méditerranée ! Sans oublier Haïti ou les narcotrafiquants en Colombie...
Et depuis le 7 octobre...
Car, en ce jour et depuis le 7 octobre 2023, en Israël et à Gaza, nous sommes traversés par la barbarie meurtrière, où les uns et les autres cherchent à s’éliminer le plus possible. Le peuple en Israël et le peuple en Palestine souffrent des violences les plus cruelles dans un summum d’inhumanité.
Depuis la monstruosité de l’attaque du 7 octobre par le Hamas, causant la mort de plus de mille personnes, surtout des civils, avec des prises d’otages, selon le bilan israélien, plus de 250 personnes, une riposte sans mesure a été engagée par le gouvernement d’Israël, qui se poursuit aujourd’hui.
Et depuis presque sept mois le peuple de la Palestine, subit des violences, des exactions, des brutalités aussi arbitraires que celles commises dans la journée du 7 octobre.
Et nous, citoyens occidentaux, assistons a cette inhumanité aussi grave mais avec encore plus d’ampleur, protestant, essayant de soutenir ce peuple, tout en insistant que le 7 octobre était des terroristes... Sous couvert du leitmotiv ‘‘Israël a le droit de se défendre’’ (Macron 12 oct 2023) comme si toutes les nations du monde n’avaient pas le droit de se défendre. Pourquoi vouloir justifier ce droit pour un pays, comme si on voulait le dédouaner d’un ‘‘quelque soit la forme...’’.
Ce qui se déroule aujourd’hui sur le territoire palestinien, sur Gaza, en Cisjordanie où les colons israéliens tuent arbitrairement des paysans Palestiniens c’est de même nature, mêmes objectifs et méthodes que les actes terroristes du Hamas. Et je voudrais l’affirmer ici, on ne peut pas cacher la barbarie actuelle contre le peuple de Gaza par le gouvernement-Nétanyahou en opposant sans cesse la barbarie du 7 octobre contre des civils d'Israël.
De même qu’on ne peut pas considérer le 7 octobre comme un acte de résistance... Un acte de résistance est contre le pouvoir d’État pas contre des civils, de même que mettre hors d'état de nuire un groupe terroriste ne peut pas être le massacre d'un peuple.
Hamas versus gouv-Nétanyahou... mais la même cruauté, férocité, inhumanité. Est-ce que nous allons continuer à assister, indignés, à ce qui se déroule dans ce Proche-Orient si ‘‘proche de nous, y compris de nos croyances, de nos façons de faire’’, mais si éloignés comme nous le faisons et avons fait envers les atrocités et les conflits armés dont l’actualité, pas si lointaine, nous alerte.
‘‘Même les meilleurs amis d’Israël s'y opposent...’’
Oui, on nous informe, les Nations Unies, du haut de son statut et de son impuissance, appelle encore ‘‘Même les meilleurs amis d’Israël sont clairs : une attaque contre Rafah serait une erreur stratégique, une calamité politique et un cauchemar humanitaire’’ (António Guterres, Secrétaire général de l’ONU).
Et en même temps, toutes les voix qui s’élèvent en France de solidarité avec le peuple de Gaza sont accusées d’antisémite. Un premier ministre qui s’insurge, se pointe par surprise en pleine réunion de Sciences-Po pour affirmer son autorité et plus tard accuser les étudiants ‘‘...jamais de tolérance avec l'action d'une minorité agissante, dangereuse, qui cherche à imposer ses règles, une idéologie d'outre-Atlantique à ses étudiants et à nos enseignants’’ (Attal 27 avril 2024).
Et comment pouvoir s’informer sur ce qui se passe dans ces territoires, dès lors qu’on sait ‘‘que 103 journalistes à Gaza ont été tués par l’armée israélienne en cinq mois de guerre. Journalistes pour la télévision, la radio, la presse écrite ou multimédia, photographes ou cameramans, 91 hommes et 12 femmes journalistes de tous âges figurent parmi ces victimes, toutes palestiniennes. Ils ont été tués dans différents lieux de la bande de Gaza, du nord au sud en passant par Khan Younès, illustrant le fait que les journalistes n’ont aucun refuge sur ce territoire. Parmi les reporters tués, au moins 22 journalistes ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions’’, selon RSF (le 7.03.2024) * -pour-le-journalisme-palestinien
Resterons nous, États démocratiques, citoyens, des spectateurs des massacres, dont nous répartissons ensuite les indignations, pendant qu’un peuple est décimé, anéanti, soumis à la plus ignoble vengeance. Israël, me disait un de mes amis arabes de Nazareth, de nationalité Israélienne, ‘‘est en train de former à ciel ouverte le plus grand nombre de femmes et hommes révoltés, de militants engagés, de nationalistes qu’il appellera demain de ‘‘terroristes’’ !
Pouvons-nous honorer ce 8 mai 1945 en 2024, sans évoquer les 32 705 personnes tuées dans la bande de Gaza (selon le Hamas) et souligner le nécessaire soutien à ce peuple qu'on cherche manifestement à bannir?
[Une grande partie de ce billet apparaît en gras, ce qui n'était pas mon intention mais je n'ai pas réussi à le modifier...]

Et à la mémoire de mon ami Fadel, né à Nazareth... /israel-la-segregation-consacree-dans-la-loi