Ce qui est terrible dans cette terre, c'est que tout le monde a ses raisons, faisait dire Jean Renoir dans son film la Règle du jeu. Le pire, si on peut l'exprimer ainsi, c'est qu'au détour d'un questionnement sur leur statut et d'une décision qui bouscule des près-carrés, les raisons des enseignants dits de l'élite se fondent dans la masse contestataire des corporations.
Ces classes préparatoires sont utiles, importantes, reconnues et ont rendu des services à la grande majorité des élèves qui en ont bénéficié. Et ces enseignants ont toujours été reconnus au point de se voir octroyer un statut spécifique bien fourni.
Mais ces enseignants, comme ces élèves vivent dans un pays où d'autres enseignants méritent autant la reconnaissance de leur travail et d'autres élèves une même mobilisation pour l'instruction.
Ces enseignants qui écrivent des tribunes dans la presse et défilent nous permettent de comprendre l'incongru de la situation. On pourrait attendre de leur part un engagement pour que leur qualité soit élargie aux besoins de tous les élèves et voilà qu'ils nous parlent des besoins du porte-feuille de leurs pairs !
Depuis plus de dix ans l’État démantèle cet outil d'apprentissage, d'instruction, de savoir qui est (ou devait être) l’Éducation Nationale. Les résultats de cette politique ont été évalués (mai 2012) montrant un accroissement des inégalités scolaires dans ce pays. Ces enseignants de haut niveau, seraient bien utiles pour participer à une mise à plat de tout un système qui ne semble plus correspondre à une école de l'égalité, de la fraternité, de la solidarité. Comme si ces valeurs dans leur esprit ne s'inscrivent pas dans une école performante pour tous. J'en connais des enseignants de prépa qui auraient aimé s'engager autrement, mais ils sont bien minoritaires dans cette minorité.