Les résultats des européennes donnent à la majorité en place le droit et la légitimité de poursuivre son action, dite de réforme, tant décriée et contestée par les plus variés secteurs d'activité du pays.
Certes ils n'obtiennent, entre autres, que les voix de 12 électeurs sur cent inscrits en île-de-france ou de 9 sur cent dans la région nord-ouest (très précisément 12,13% et 9,15%). Mais, comme a dit monsieur Bertrand, «c'est une élection à un tour et celui qui arrive en premier c'est celui qui gagne». Phrase d'une profonde pensée mais surtout d'une efficacité à toute épreuve, c'est le résultat qui compte le reste ce sont des élucubrations des bobos parisiens.
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Et sont donc ces «gagnants» qui dès le lendemain s'apprêtent à voter un amendement à l'Assemblée qui autorise la fouille des cartables de nos enfants dans les établissements scolaires comme ils fouillent déjà dans nos commentaires sur internet (la menteuse, de madame Morano) ou la tentative d'infléchir et de contrôler nos utilisations sur le Web (par hodapi).
Le ministre des portiques d'un gouvernement des fouilles, faire valoir de la voix de son maître, se réjouit ainsi du bien fondé de sa politique de démantèlement du service public de l'éducation, qui échange du personnel contre des portiques et introduit des proviseurs-apprentis-gardes-chiourmes là où il faudrait des proviseurs-pédagogues.
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Et au lendemain de ces élections victorieuses pour le Président, nous nous retrouvons à nouveau sur Mediapart, inscrivant nos billets d'indignation, de colère, de protestation, et nos commentaires d'échange, de mutualisation et de confrontation entre nous, tous solidaires, presque tous d'accord, sans pour autant élargir notre champ de mobilisation ni notre influence dans cette nouvelle presse-web.
Peut-être ce n'est pas seulement le PS qui doit revoir sa stratégie ou ses pratiques mais nous tous, «attentistes» que d'autres modifient leurs méthodes pour faire face à la toute puissance et à l'intolérable... et peut-être que la phrase du philosophe a une certaine actualité «quand le désordre devient ordre, une attitude s'impose, affrontement!»