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Billet de blog 11 juin 2022

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''Il y a quelque chose de pourri au royaume…" de la Macronie !

C’est comme un fait divers. Jeudi dernier, le 9 juin, lors de la visite électorale de Macron à Gaillac dans le Tarn, une jeune fille, Laura, 18 ans, l’interpelle vivement, mais respectueusement… Le lendemain, pendant son cours d’espagnol la proviseure vient la chercher en classe parce que les gendarmes veulent lui parler ! Une nouvelle version de la "démocratie En Marche" ou sa "Renaissance" !

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Retour en arrière. Laura a demandé au président dans le ‘bain de foule’ qu’il affectionne « Vous mettez à la tête de l’État des hommes qui sont accusés de viol et de violences pour les femmes, pourquoi ? » Et Macron a alors sorti son joker «présomption d’innocence», puisque aucun de ses ministres n’a été condamné.

Réponse qu’elle ne pouvait pas accepter et l’explique : "Son 'Non, vous ne comprenez pas', me reste en travers de la gorge. Il m'a traitée comme une gamine", se plaint-elle dans la Dépêche.

Et alors, les gendarmes venaient pour la saluer ou la réprimander ?

En fait Laura aurait dit autour d’elle avoir été victime d’une agression sexuelle dans le RER il y a quatre ans, quand elle vivait dans la région parisienne, sans porter plainte. Les gendarmes venaient donc savoir si elle voulait le faire maintenant, quelle sollicitude… comme si les gendarmes se déplaçaient sans ordre ni raison ‘‘valable’’ !

Mais très vite elle a pressenti que cette visite, qu’elle qualifie d’ambiguë, relève surtout de l’intimidation.

« On est rapidement venu à l’échange avec Emmanuel Macron. Ils m’ont demandé ce que j’avais voulu faire, alors je leur ai dit que je voulais poser telle question, etc. Puis la gendarme m’a dit : C’était pas à faire. Son collègue a ajouté que si j’avais voulu interpeller le président de la République, alors j’aurais dû passer par des voies hiérarchiques, en écrivant à l’Élysée », raconte Laura. Elle se demande si les gendarmes ne l’ont pas interrogé ‘à la demande de quelqu’un’. Un Préfet zélé, le commandant du service d’ordre pour montrer sa diligence, un ministre agacé par ces incartades juvéniles, l’Elysée indisposé par ce ‘crime de lèse-majesté’ ?

La jeune Laura et ses parents n’ont pas envie d’aller plus loin, rassurés par un avocat qui constate qu’aucune infraction ne peut lui être reprochée, ce que la gendarmerie a confirmé.

Devant le tollé médiatique soulevé par cette démarche, sur facebook la gendarmerie a présenté ses excuses, qu’il ne s’agissait pas de mauvaises intentions… et la commandante réitère. « Nous tenons à nous excuser auprès d’elle si notre démarche d’aller à sa rencontre au lycée pour échanger a été mal perçue et qu’elle considère que nous avons été maladroits ». Les mêmes qui ont donné l’ordre de l’interpellation (pacifique...) de Laura, ont sommé les gendarmes de s’excuser et d’assumer cette ‘‘maladresse’’.

Ceci pouvait rester un fait divers si cela ne soulignait une fois encore les méthodes et les pratiques courantes sous Macron.1 et on constate que le Macron.2 suit le même chemin.

Les violences policières, au sens large, qu’elles soient lors des manifestations sur la voie publique, dans des interpellations musclées, dans les 40 heures de garde à vue d’Alizée, activiste de 22 ans ayant interrompu le 3 juin un match de Roland Garros pour alerter sur le réchauffement climatique, ou dans une ‘pas très banale visite’ au lycée d’une jeune fille qui avait interrogé, 24 heures plutôt le président sont bien patentes dans cette façon de faire, sans doute dictée en haut lieu. Et si tous les fonctionnaires de police ne sont pas à mettre dans le même sac, force est de constater que l’institution par sa décision d’impunité, d’intolérance envers les citoyens, par la décision du président de nommer et maintenir un ministre de la Police sous une affaire en justice, laisse instaurer dans son sein et la nourrit, une toute puissance qui mine la démocratie et l’état de droit.

Il serait urgent et nécessaire que le 12 juin soit le début d’une véritable mise en cause, voire en déroute, ces usurpateurs et corrupteurs des valeurs qui fondent, pour le moment, la vie en commun dans ce pays.

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