Ils étaient un peu plus nombreux, enseignants et parents d'élèves du collège-lycée Paul Valéry, à manifester ce matin 10 avril pour le quatrième jeudi consécutif, leur opposition aux mesures de suppression de classes, diminution du nombre de professeurs et à terme le démantelement de la communauté scolaire de Paul Valéry, dans le douzième arrondissement.
Blocage de la circulation sur les Maréchaux (boulevard Soult), distribution de tracts aux automobilistes, échanges avec les lycéens qui ont également participé à la manifestation.
Au delà de la suppression des classes il y a actuellement la gestion de l'établissement et Madame La Proviseure qui, à l'issue du blocage, a invectivé avec virulence les enseignants devant parents et élèves comme elle avait déjà traité les lycéens de "minables". Le « front » des parents de la PEEP et de la FCPE avec les enseignants a contribué à créer une unité que l'administration cherche à ébranler.
Aujourd'hui les collégiens ont participé organisant dans la cour un « sitting » autour d'une banderole très artisanale mais fort pertinente « NON aux suppressions ! OUI à notre éducation ». La participation des collégiens trouve son origine dans la façon dont l'Administration les a considéré leur interdisant notamment l'accés aux cours le mardi 8 avril au matin, sans avoir averti les parents comme il est d'usage. Certains parents envisagent d'ailleurs de porter plainte.
Ce jeudi à midi, la députée Sandrine Mazetier (qui avait battu Klarsfeld, l'ami du Président, aux élections legislatives) a confirmé l'audition parlementaire et un point presse sur la situation à Paul Valéry. Seront auditionnés un représentat des professeurs, un représentat des parents d'élèves et un représentat des lycéens.
Le même jour à 18 heures, réunion du Conseil d'Administration qui avait à traiter, entre autre, la question écrite présentée par les associations de parents: "Quelle réussite pédagogique possible à Paul Valéry dans le cadre de la gestion de la pénurie ?"
Les mesures envisagées vont contribuer à une augmentation des effectifs par classes du fait de la diminution des enseignants et les quelques expériences innovantes concernant les élèves en difficulté seront impossibles. Les Professeurs font également ce constat sur l'ensemble des filières : "Les conditions de réussite ne sont plus réunies. On nous met dans l'impossibilité de réussir notre mission."
Les parents doutent quant à la capacité d'atteindre l'objectif annoncé par l'Administration, l'augmentation des résultats au Brevet et au Bac, alors même que les moyens sont considérablement diminués (classes, heures, mais aussi postes c'est-à-dire moins d'adultes présents dans l'établissement).
Pour la Responsable de l'établissement une réponse « sans appel » comme une fin de non-recevoir : « rien ne permet d'affirmer que la réussite sera moindre à 35 élèves par classe qu'à 26. On verra si les résultats sont meilleurs ou pas ; j'observe ! », conclu la Proviseure, selon le compte rendu de la FCPE.
Le 15 avril , les Associations de parents procéderont à une cérémonie funèbre sur le deuil de l'Ecole de la République. D'après leur invitation il s'agit d'une « cérémonie certes allégorique mais symbolique de notre peine, de notre colère, de la gravité de cette situation». Le mardi 15 avril en Salle C du Lycée Paul Valéry à 18h.
Nous assistons à une montée de la tension à Paul Valéry, mais aussi dans d'autres établissements à Paris et dans la proche banlieue. Les autorités académiques disent qu'il faut « tenir jusqu'aux vacances » et ce type de calcul, loin d'apaiser les esprits ne fait que différer les mouvements de colère toujours à la merci de manoeuvres ou provocations. On prend bien peu en compte les enfants dont le devenir devrait être le principal enjeu!
Et toujours le reportage filmé par Isabelle Langederome, l'épisode 8 & 9 est en ligne, nouvelle « série » bien française ... http://fr.youtube.com/langederome