C’est un bon ami qui me l’a offert et le titre me «parlait bien» comme on dit maintenant. Aimant marcher, les arbres ce sont des compagnons qu’on croise, on salue et nous aident à nous repérer. Le titre du livre suscite la curiosité, peut-on se représenter «le journal intime d’un arbre»? L’auteur je ne le connais pas bien, ayant lu, il y a quelques années son Goncourt de 1994 [Didier Van Cauwelaert, «Un aller simple»].
«Il s’appelait Tristan, il avait trois cents ans, il avait connu toute la gamme des passions humaines. Une tempête vient de l’abattre, et c’est une nouvelle vie qui commence pour lui ».
: des racines, des bûches, une statue de femme sculptée dans son bois, et les deux êtres qui ont commencé à s’aimer grâce à lui…»
fonctionne » un arbre ? De quoi se compose sa conscience, de quelle manière agit-il sur son environnement ? Son récit posthume nous fait voir le monde, la nature et les hommes d’une manière nouvelle, par le biais d’une pensée végétale qui évolue au rythme d’un véritable suspense».
chute » qu’il nous ouvre son ‘journal intime’ car à partir de ce jour-là tous les évènements qui font la vie et construisent la mémoire prennent de l’importance sur le comportement des personnes, sur leurs enthousiasmes mais aussi sur leurs mesquineries. Lorsqu’on fait connaissance avec Tristan, on ne le lâche plus, son «parcours» est captivant et il nous apprend beaucoup sur les arbres et certains de ses locataires. Mais aussi quand il s’agit de son dernier propriétaire, le docteur Lannes, de la petite voisine Manon, enfant « maltraitée par la vie » qui deviendra Tristane en hommage à cet arbre –sage et accueillant-, ou de son « nègre », Yannis Karras, celui qui était censé écrire le livre qui le ferait « être classé parmi les arbres remarquables de France ».
néanmoins voyager dans le temps et l’espace restant accrochés à cette statuette travaillée dans le bois de Tristan par l’artiste Manon-Tristane. Comme si par là il nous invitait à questionner au fond, que laissons-nous, que transmettons-nous ?
NB : Ceci n'est qu'un commentaire de lecteur. Par ailleurs, à cette occasion j’ai repris mon livre de poche «Un aller simple», consacré à Aziz. Une très imaginative histoire sur l’immigration, comme une satire, qui se passe à Marseille et, avec ce même style léger, l’auteur nous alerte sur ces affaires où la réglementation ne voit pas toujours qu’il s’agit d’êtres humains.