Le soutien du premier-ministre Portugais à monsieur Barroso pour un nouveau mandat à la tête de la Commission Européenne est très commenté à Lisbonne et donne à rire. C'est que le gouvernement est socialiste, monsieur Socrates le serait également et estime que le PS doit appuyer sa candidature car « il s'agit d'un Portugais »!
S'il était Espagnol, Grec ou d'ailleurs il n'aurait pas la chance d'être soutenu par un gouvernant socialiste aussi ferme dans ses convictions que ce premier-ministre. Le président de la Commission Européenne, Durão Barroso, dont on se souvient qu'il a reçu Bush et Blair aux Açores au moment du déclenchement de la guerre américaine en Irak et que les Portugais appellent « le sommet de la honte ». Fidèle parmi les fidèles de la politique économique libérale américaine jusqu'à la crise il a alors proposé le contraire, l'investissement public pour y faire face. Ce n'est pas son action que monsieur Socrates analyse concernant monsieur Barroso. Non, rappelle un journaliste Portugais dans sa chronique « puisque il est né ici, entre la morue et la sardine grillée, il vote pour » (Vasco Pulido Valente, in Publico du 10 avril 2009).
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Cette façon de faire de la politique est bien l'image qui nous est donné sur l'Europe en "chantier". Il ne s'agit pas de choisir ceux qui défendent un projet pour l'Europe mais des arguments ou intérêts bien mesquins et dérisoires.
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À propos de la désignation de monsieur Durão Barroso, les Portugais s'étaient beaucoup interrogés sur le troisième choix qui avait amené à la présidence de la Commission de Bruxelles leur premier-ministre. Et on racontait alors à Lisbonne l'histoire de la tortue en haut du poteau.
D'abord, que fait-elle là haut ?
Ensuite, comment est-ce qu'elle y est arrivée?
Ah! Sûrement qu'elle a été très, très aidée.
Oh! Le mieux c'est qu'elle ne bouge pas!»
Il semblerait que la tortue s'y plaît toujours, convient à ses soutiens et qu'elle est encore très, très aidée!