C’est un billet pour se ‘‘défouler’’ car dans le Club nous sommes nombreux.euses à exprimer une fois encore notre refus par conviction, par engagement, par combat contre l'auto-suffisance de ce président. Aussi bien sur le plan politique que sur le plan humain, ce président est aux antipodes des valeurs démocratiques, humanistes et de ce qu’en France est le sceau de la Nation.
Ni Liberté : voir ce que ses ministres de l’intérieur, y compris le dernier, déploient comme dispositif pour mater les manifs notamment les gilets jaunes, les syndicalistes, les manifs contre la réforme des retraites, les sit-in écologistes, les rassemblements pour l’environnement. Certes ce n'est pas la dictature mais les libertés publiques sont minutieusement, par le pouvoir politico-financier et médiatique, bien mises en péril. Soulignons que le déversement de fumier devant les préfectures par les agriculteurs-Fnsea, ne ‘‘souffre’’ d’aucune répression !
Ni Égalité : depuis qu’il est au pouvoir les inégalités se sont accentuées. En 2017, la France comptait 13,8% de personnes pauvres, soit près de 8,6 millions d'individus. Les chiffres les plus récents montrent une nette progression : le taux de pauvreté atteint ainsi 14,5%, soit un peu plus de 9,1 millions de personnes (Insee 2021), avec 545.000 personnes pauvres de plus qu'au début du premier quinquennat de Macron. (TF1 18/01/2024).
Ni Fraternité : le clivage, les tensions, la discorde rarement ont été aussi visibles et surtout engendrent des exclusions, des rejets, dans les propos comme dans les actes. A tel point qu’un des ministres de la République ait pu dire, sans que personne au gouvernement se soit questionné publiquement, je veux ‘‘leur rendre la vie impossible’’ en parlant d’autres être humains que lui, les migrants sous OQTF (obligation de quitter le territoire français). Je n’ai pas entendu non plus de réaction de la part des mouvements politiques de gauche. (Darmanin dans le monde nov 2022)
La péripétie Barnier a permis de confronter ce président aux conséquences de ces décisions, de son exercice d’un pouvoir personnel, autoritaire, humiliant et discriminatoire. Les ministres de ce dernier gouvernement, peu ou prou, étaient finalement des ministres de la Macronie ou assimilés. Et la confrontation est venue confirmer son ‘‘irresponsabilité’’... Responsable de rien et décideur de tout!
‘‘Décortiquer nos utopies’’
La nomination de Bayrou est du même acabit. Bien entendu les deux personnages politiques sont différents mais ils ont en commun l’âge et l’appartenance à la droite de gouvernement. Pour l’un il est plus Europe et disponible au compromis avec l’extrême-droite, pour l’autre il est plus au centre et plus manœuvrier au service de son ambition personnelle. Outre le fait qu’il est toujours sous le coup de la justice car ayant été gracié, le Parquet a fait appel de la décision (8 fév.2024) concernant les emplois fictifs dont son parti est soupçonné. Mais sous Macron (et pas seulement) la ‘‘corruption’’ et des idées et des valeurs démocratiques, n’est pas un obstacle pour qu’on se tienne au chaud dans le CAC 40!
Ce président a ainsi trouvé sa meilleure décision pour maintenir et aggraver l’instabilité dans le pays. Confronté au début d’une crise économique qui est le résultat de la politique pro-business du duo Macron-Le Maire, crise sociale qui se dessine et se propage dans le pays atteignant les populations les plus défavorisées, crise de confiance où les passe-droits, revirements, mensonges, contribuent à l’éloignement des citoyens des instances et des droits démocratiques. Destruction à grande échelle du service public dès la santé, l’éducation, l’environnement. Les mesures dictées par les lobbys Fnsea (pour les pesticides) et viticole (contre le Dry January, le mois sans alcool) participent activement aux dépenses de la santé publique et l’Élysée s’opposera farouchement à la mise en cause de ces pratiques dont bénéficient ses soutiens.
Nous pouvons faire du discours (ou écrire un billet de colère) mais on sait que c’est le système capitaliste qui porte en lui ces perversions sociales et politiques. Nous savons aussi que le ‘‘grand soir’’ dont nous avons rêvé et, pour beaucoup d’entre nous, milité et combattu il y a 40, 50 ans n’est pas venu et les pays auxquels nous avons cru comme exemple, nous ont montré des images -et des réalités- à l’envers de notre engagement.
Il nous reste, et je pense que c’est en ce moment un de nos leviers, nos actions à la base, de résistance, d’opposition mais aussi de construction, d’élaboration, de partage de nos moyens dans le faire du quotidien. Dans les syndicats, dans le monde associatif. Là où nous pourrons apporter nos actions, notre solidarité, notre fraternité et multiplier nos espoirs. Sans exclusive ni rejet de ceux qui ne sont pas -exactement- sur le même sentier que nous mais qui acceptent d’apporter leur pierre.
Oui, sans doute utopique, mais il y a tellement d’espoir et de force citoyenne quand on se met à plusieurs à décortiquer nos utopies !