«Le président du conseil de surveillance et propriétaire du Monde critique le travail d'investigation du quotidien sur l'évasion fiscale à HSBC, qu'il compare à de la «délation», selon la rédaction de Mediapart.
Que peut bien signifier qu'un patron de presse (dont il tire des bénéfices, matériels et de notoriété), critique en public (et donne des ordres par communiqué à la rédaction), que le journal fasse son boulot d'investiguer, d'informer, de faire savoir, de donner à connaître.
Il serait bien normal qu'au moment d'une performance exceptionnelle, l'actionnaire félicite la rédaction du journal par la persévérance et la qualité de ce qu'elle a réussi à exposer sur la place publique concernant un fléau nuisible à la démocratie et aux finances publiques.

Publier des pages entières pour expliquer les mécanismes de la fraude fiscale, une autre façon de corrompre la démocratie, serait-il impur et les noms des personnages ainsi épinglés devraient être tus, ignorés, parce que certains auraient réglés leurs dettes. Mais s'ils ont remboursé et payé pour les fraudes commises c'est parce qu'ils ont été démasqués et poursuivis. Autrement ils continueraient à utiliser les mêmes méthodes et peut-être à «nous faire rire sur l'agent des impôts...».
On croirait entendre Hersant ou Dassault, patrons de presse que le Président du «Monde» juge moins prestigieux! Associer cet acte, éminemment professionnel et politique (dans ce qu'il contribue à dénoncer les injustices et les abus des puissants) à la délation est à la fois impropre et indécent.
La délation, est en général anonyme, animée par des intentions méprisables et intéressées. C'est du mouchardage, des accusations sans fondement et sans preuves. L'affaire divulguée par Le Monde et d'autres journaux quotidiens est tout le contraire. Au grand jour, argumentée, preuves à l'appui.
Il est indécent d'associer des journalistes, qui font leur boulot, à des mouchards ou des mesquins revanchards voulant jeter en pâture les dessous d'honnêtes citoyens.
On le dit souvent, le pouvoir corrompre. Ici on le voit bien, le pouvoir aimerait étouffer soit la liberté d'informer soit le droit de lutter au vu eu su de tous contre la fraude fiscale!