L’aveu? Non, tartuferie (*) et démagogie dans le discours de Macron qui se voulait incisif, courageux, sans tabou! ‘‘Acte de contrition’’, auto-critique ou ‘‘perversité’’, en disqualifiant ses obligés pour mieux les amadouer... et les soumettre ? Peut-être une touche ‘‘provocatrice’’ des agents-McKinsey du cabinet présidentiel, qui sait ?
Ils doivent être fiers les ‘‘préfets de la République’’ d’apprendre que depuis cinq ans, au nom de l’État, selon le président ils appliquent une ‘‘politique absurde, inefficace et inhumaine’’.
Mais que faisait le ministre de l’intérieur, sans se rendre compte que la politique de l’immigration dans ce pays, dont il est l’exécutant, est "absurde, inefficace et inhumaine". Comment ça se fait qu’il n’a pas lu les communiqués de la Cimade, de la Ligue des Droits Humains, de la Défenseure des Droits, du Gisti... et encore moins les tribunes sur Mediapart!
On peut légitimement douter du réel intérêt (et de la sincérité) sur le futur projet de loi quand Macron, par une phrase balaye sous le tapis la politique appliquée depuis 2017, ‘‘absurde, inefficace et inhumaine, sous son orientation, par ses-serviteurs de L’État.’’
D’autant qu’il décline sa vraie intention, aller vite et ‘‘améliorer l’efficacité des politiques de reconduite’’ à la frontière pour les étrangers en situation irrégulière c’est à dire les expulsions. Pour cela ‘‘nous devons réformer nos procédures pour pouvoir aller beaucoup plus vite et c’est indispensable. Il faut préserver les droits fondamentaux de toute personne mais il faut pouvoir aller beaucoup plus vite, avant toute chose, pour lutter contre toutes les pratiques dilatoires’’.
Macron veut une meilleure répartition des étrangers sur le territoire français, notamment dans les ‘‘espaces ruraux, qui, eux, sont en train de perdre de la population’’. Les immigrés à la campagne, pourquoi pas mais on perçoit mal la mobilisation, au-delà des territoires, quand on assiste au désengagement effectif des services publics.
Une fois encore on assiste à l’utilisation de l’immigration, soumise aux diktats présidentiels. Alors que nous aurions besoin de propositions progressistes venues de la gauche pour une politique accueillante, exigeante et humaniste des populations obligées de fuir les régimes totalitaires, les conflits armés ou les conséquences du dérèglement climatique.

merci Allan Barte pour ce dessin. [Allan BARTE - Tipeee]
(*) tartufferie: mise en scène hypocrite et trompeuse