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Billet de blog 16 octobre 2024

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Secrétaire général de l’Onu, ‘‘persona non grata’’ en Israël !

Rien ni personne n’arrête le chef d’Israël, Netanyahu, qui vient de décider que le Secrétaire général de l’Onu, Antόnio Guterres, est désormais ‘‘persona non grata’’ en Israël... Cet acte arbitraire signe le totalitarisme fascisant du premier-ministre d’Israël que les peuples et habitants de Gaza, Cisjordanie, Liban voire d’Israël subissent.

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Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé qu'Antόnio Guterres, Secrétaire général de l’Onu, était une personne ‘‘indésirable’’ pour ne pas avoir condamné l’attaque de l’Iran contre l’État hébreu. Antόnio Guterres avait évoqué, dans la soirée du 1er.octobre, l'élargissement du conflit au Moyen-Orient, "escalade après escalade", en appelant à un cessez-le-feu, sans nommer directement l'Iran ou Israël. Dans la journée et devant les 15 États membres du Conseil de Sécurité réunis en urgence, le secrétaire général des Nations unies avait clairement « condamné avec force l’attaque massive aux missiles par l’Iran sur Israël ».

Pour le gouvernement d’Israël, dès lors qu’on ne se plie pas à ses décisions et ses actes belliqueuses et criminels, on est définitivement exclu de son champ de vision.

Israël demande la démission d’Antόnio Guterres

Dès octobre 2023 qu’Israël demande la démission d’Antόnio Guterres, suite à sa mise au point devant le Conseil de sécurité, où il se disait « profondément inquiet concernant les claires violations du droit international humanitaire que nous voyons à Gaza. Soyons clairs : aucune partie à un conflit armé n’est au-dessus du droit humanitaire international. ». Et le 6 décembre 2023, dans une lettre adressée aux membres du Conseil, Antόnio Guterres a rappelé explicitement l’article 99 de la Charte des Nations unies qui permet au secrétaire général d’« attirer l’attention du Conseil » sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale ». Nous y sommes.

Il y a eu la crise à l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) où 9 employés ont été licenciés soupçonnés de complicité avec les attaques du 7 octobre. Cependant, depuis le début du conflit 224 membres de cette organisation de l’ONU ont été tués. Depuis le début du conflit, Antόnio Guterres a toujours condamné la mort du personnel de l’Unrwa, tout en appelant à un cessez-le-feu à Gaza, et au Proche-Orient depuis l’élargissement du conflit.

Outre les cinq casques bleus ciblés par des frappes aériennes et des tirs de tank israéliens dans le sud du Liban ces derniers jours (10/11 oct). Encore une violation grave du droit international qui sous-tend l'intensification d'une guerre déjà déployée sur plusieurs fronts régionaux. 


Et le massacre continue !

Hier, le Liban annonce 41 morts et 124 blessés dans les frappes israéliennes, au moins 1.315 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, selon l’AFP, chiffres établis à partir des données officielles. Le conflit a fait plus de 1,2 million de déplacés, dont 400 000 enfants, selon l’Unicef, qui a réclamé mardi, la reprise du Programme alimentaire mondial (PAM), « plus de fonds », car « les besoins augmentent ».

Soulignons que l’Amérique a menacé Israël de suspendre sont aide s'il n'y a pas d'amélioration humanitaire dans la bande de Gaza, lui donnant un délai de trente jours. Le site Axios a obtenu la copie d’une lettre envoyée par l’administration Biden aux dirigeants israéliens. Dans ce courrier, le secrétaire d’État, Antony Blinken, et le ministre de la Défense, Lloyd Austin, appellent à une série de mesures concrètes... et, comme le rappelle Axios, la législation américaine et un mémorandum imposent que les pays qui reçoivent une aide miliaire de Washington permettent le transfert d’un aide humanitaire à son adversaire en situation de conflit. Israël avait pris des engagements en ce sens, et la lettre envoyée lundi “indique que, aux yeux de l’administration Biden, il semble ne pas les avoir mis en œuvre”. (In le Courrier Internationale 15 oct 2024)

Au cours des dernières vingt-quatre heures, dans la bande de Gaza, dévastée et assiégée, au moins 55 personnes ont été tuées, selon le ministère de la santé du gouvernement du Hamas à Gaza, qui a annoncé mardi un nouveau bilan de 42 344 morts dans le territoire palestinien depuis octobre 2023.

Et la France dans tout ça?

Le Quai d’Orsay, dans un communiqué, a « regretté la décision injustifiée, grave et contre-productive prise par Israël de déclarer le Secrétaire général des Nations Unies, M. Antόnio Guterres, persona non grata ».

Finalement la diplomatie française « réaffirme son plein soutien et toute sa confiance au Secrétaire général des Nations Unies » et « rappelle son attachement à la Charte des Nations Unies, au droit international et à l’importance du respect des décisions du Conseil de sécurité pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».

Emmanuel Macron aurait déclaré en conseil des ministres que « M. Nétanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », (se référant au vote de nov 1947 de l’Assemblée générale des Nations unies qui a partagé la Palestine en un État juif et un État arabe)... «Et par conséquent ce n’est pas le moment de s’affranchir des décisions de l’ONU».

Antόnio Guterres, ancien premier-ministre socialiste du Portugal

Le Secrétaire général des Nations Unis (depuis janvier 2017), Antόnio Guterres, a été Haut commissaire de Nations Unis pour les réfugiés (pendant 10 ans, 2005/2015) et fut premier-ministre socialiste du Portugal de oct 1995 et avril 2002. C’est donc avec émotion que sa mise à l’index par le gouvernement d’Israël a été ressentie au Portugal.

La presse portugaise a largement commenté et informé sur la décision de mise à l’écart d'Antόnio Guterres. Le Journal en ligne, NSF – SEM FRONTEIRAS voir guterres-o-digno/, a publié plusieurs témoignages soulignant que le "O Secretário-Geral das Nações Unidas foi claro nas suas palavras e Israël reagiu com a sua arma preferida, a provocação." (Le Secrétaire général des Nations Unies a été clair dans ses propos et Israël a réagi avec son arme préférée, la provocation.

Dans la presse Italienne par  Marco d'Agostino (merci pour cette caricature)

"N'effacez pas la Mémoire"

De son côté le ‘Movimento Cívico Não Apaguem a Memória (NAM)’ (Mouvement Civique N’effacez pas la Mémoire) dont l’objectif est de "sauvegarder, enquêter et diffuser la mémoire de la résistance à la dictature [de Salazar] et de la liberté conquise le 25 avril 1974’, a publié un communiqué affirmant "condamner, avec la plus grande véhémence possible, la nouvelle attaque perpétrée par le gouvernement réactionnaire xénophobe, raciste et suprémaciste d'Israël dirigé par Benjamin Netanyahu contre ce droit international inscrit dans la déclaration du secrétaire général de l'ONU, António Guterres , comme persona non grata".

‘… à la lumière de tous les traités internationaux en vigueur, une telle déclaration constitue, en termes de droit, une inexistence juridique, et il ne faut jamais oublier que l'État d'Israël n'a un existence légale grâce à une résolution de l'ONU. Cette conduite inacceptable du gouvernement d'extrême-droite dirigé par le criminel de guerre Benjamin Netanyahu, constitue une autre violation flagrante et violente du droit international actuel déjà mentionné et en particulier de la Charte des Nations Unies, faisant clairement les véritables intentions déstabilisatrices de ce paria gouvernemental et qui ne sont pas de répondre à l'action lâche, barbare et terroriste menée par le Hamas le 7 octobre 2023, mais plutôt de provoquer un conflit à l'échelle mondiale, avec toutes les souffrances , destructions et morts qui résulteront inévitablement d'une telle guerre, et qui seront encore plus grandes que celles qui se déroulent actuellement dans la bande de Gaza’.

Le refrain, souvent évoqué "Israël a le droit de se défendre", bien sûr comme tous les pays et peuples du monde dès lors qu'ils sont attaqués et on pourrait le dire aujourd'hui du Liban qui est la cible du gouvernement israélien.

Le monde occidental allié d’Israël, a toujours du mal à s’opposer aux massacres successifs des populations palestiniennes et actuellement libanaises, même si les États Unis et la France viennent de soulever la question des armes fournies à Netanyahu, qui est à la fois un soutien militaire en matériel mais aussi symbolique, l'autorisant à toutes les exactions sans devoir rendre des comptes.

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