Dans tous ses déplacements le Président-candidat nous a habitués à des «fanfaronnades », peu à la hauteur de la fonction mais bien en rapport avec l'image du candidat-qui-ne-dit-pas-son-nom.
Destiné au monde rural et à la ruralité, le Président-candidat a choisi de présenter, discrètement, ses voeux à Pamiers, en Ariège.
Il était très attendu dans ces terres montagnardes et proches du pays de Jean-Pierre Bel (PS), nouveau président du Sénat à majorité de gauche. Comme à son habitude le dispositif policier était imposant, la petite ville de Pamiers inaccessible et «les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes contre une manifestation syndicale de 500 à 800 personnes suivant les évaluations, qui tentait de se diriger vers le lieu du discours du président-candidat». Mais la France entière ne le saura pas, car ni le journal de France 3, ni celui de France 2 n'ont informé les téléspectateurs dans leurs journaux de soirée. Peut-être la Une ?!
D'après le site france 3.fr, le secrétaire départemental de la CGT, « Christophe Couderc comme le président du conseil général de l'Ariège Augustin Bonrepaux (PS) présents à la manifestation ont estimé "inadmissible" l'attitude de la police contre une "manifestation pacifique".
«L'un comme l'autre assurent que les heurts ont eu lieu à près d'un kilomètre du gymnase où se trouvait le chef de l'Etat, pour lequel "il n'y avait aucun danger».
«M. Couderc assure qu'une syndicaliste a dû être conduite à l'hôpital. Selon lui, les forces de l'ordre "ont manqué de discernement". "Tout le monde était révolté», a déclaré M. Bonrepaux, qui assure avoir reproché aux policiers leur attitude "irresponsable".
«Le DDSP a indiqué que la police avait interpellé "7 ou 8 personnes qui tentaient de s'infiltrer sur le lieu du discours munis de fausses invitations". Ils auraient été relâchés ensuite».
D'après La Dépêche de Toulouse, « Les élus ariégeois ont promis un accueil républicain avant de rejoindre la manifestation contre le candidat à sa propre succession. Hier déjà, le président du conseil général Augustin Bonrepeau donnait le ton, lors de la traditionnelle cérémonie de voeux. «Si le monde rural veut se développer dans de bonnes conditions, il ne pourra pas le faire si Nicolas Sarkozy est encore président en mai prochain !» Une longue liste de doléances «pastoralisme, chasse, fermeture des services publics, menaces sur les hôpitaux de proximité, déprime industrielle, etc., l'Ariège en a gros sur le coeur. Et veut le faire savoir».
Les défenseurs de l'ours ont annoncé la couleur par l'intermédiaire d'une lettre envoyée à l'Élysée le 13 janvier dernier. Après avoir été refoulés de la salle Rijole où a lieu le meeting, les syndicats d'enseignants (UNSA-FSU) se retrouveront finalement, place Sainte-Hélène à 11 heures, pour donner de la voix sur les «45,5 postes supprimés pour 78 élèves en moins en cinq ans !».
Visite de la cantine scolaire de Las Parets, qui utilise en priorité des produits « bio » issus du terroir ariégeois pour le millier d'enfants scolarisés qu'elle nourrit chaque jour. Important à la fois de développer la consommation des produits biologiques en milieu scolaire mais aussi les circuits de proximité qui « permettent de sécuriser les revenus des agriculteurs et d'assurer une alimentation de qualité ». Les élus ariégeois ont respecté l'accueil républicain, sans suivre le Président-candidat dans son discours de campagne, avant de rejoindre la manifestation.
Dans cette présentation des voeux aucune «promesse de dernière minute » n'a été faite. La FNSEA, le syndicat-Maison, doit être déçue. Mais tout de même quelques pics à propos de l'écologie : «J'ai conscience que l'aspect tatillon de certains règlements administratifs vous insupporte. Je prends l'exemple des règles environnementales, la question de l'eau, la protection de l'eau», a lancé M. Sarkozy dans son discours.
«Ce que je dis sur l'environnement, je le dis également pour la chasse. Les chasseurs ne sont pas les ennemis, ce ne sont pas les adversaires de l'environnement», a poursuivi le Président-candidat-ami-des-chasseurs, dans sa chasse aux voix!.
On ne peut qu'être interloqué par ce niveau d'analyse, ce n'est vraiment pas la question si les chasseurs sont pour ou contre, la question c'est le respect et la défense de l'environnement par les uns et par les autres. Ceci rappelle la tirade sur les questions d'environnement, «ça commence à bien faire» ! D'ailleurs le Président-candidat a promis tout de même quelque chose : «Il y a des décisions récentes qui ont été prises par le Conseil d'Etat qui sont vécues par une partie de nos compatriotes comme vraiment un souci non pas de résoudre un problème, mais de les empêcher de profiter de ce qu'on pourrait appeler un petit bonheur, a-t-il déclaré. J'ai entendu ce message, je recevrai d'ailleurs les associations de chasseurs sur ce sujet-là ».
La tournée des voeux arrive à sa fin, du Président-candidat-qui-ne-dit-pas-son-nom, aux frais du contribuable, avec le même dispositif policier pour qu'il n'y ait pas de vagues et quand il y en a, la télévision d'Etat ne dit pas un mot. Il y a aussi d'autres pays où la télévision ne rend jamais compte des manifestations qui indisposent le Pouvoir...