Oui, rappelons qu’ils étaient « Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant », comme l’a célébré pour toujours Louis Aragon dans son poème ‘‘L’Affiche rouge’’, où il évoquait leurs noms ‘‘difficiles à prononcer’’. Et la dignité exigerait que les vingt-trois résistants soient honorés collectivement par la République... Missak Manouchian, notre frère...
Sans doute qu’on peut (qu’on doit...) souligner l’incohérence voire la manipulation et la démagogique que représente cette ‘‘panthéonisation’’, alors que nous venons de vivre le passage en force d’une loi-immigration, injuste et excluante (applaudie par l’extrême-droite). Mais saisissons ce moment car l’heure est à l’hommage, à travers Manouchian à tous les résistants étrangers qui ont contribué hier à la libération de la France et au rétablissement de la République.
Et parmi ces combattants ayant participé et pour beaucoup donné leur vie au service de la résistance, il y avait un nombre important d’Espagnols (réfugiés aussi de la guerre civile espagnole) et également des Portugais (dont beaucoup avaient fui la dictature de Salazar, participé à la lutte anti-franquiste et ensuite réfugiés en France et engagés contre l’occupant nazi).
Le 21 février à Bordeaux et Paris des exilés Espagnols et Portugais rendent hommage à l’engagement de tous les immigrés à côté des résistants français.
À Bordeaux le mercredi 21 février
→ à 10h : cérémonie et dépôt de gerbe à la base sous-marine de Bordeaux, au monument à la mémoire des Républicains espagnols.
→ à 11h30 : cérémonie et dépôt de gerbe au monument de la ville de Bordeaux, à la mémoire de la Résistance, Esplanade Charles de Gaulle.
→ à 20h15 : projection du film ‘‘Ni travail, ni Famille, ni Patrie’’ de Mosco Levi Boucault, sur les étrangers dans la Résistance, au cinéma Utopia à Bordeaux ; suivi à 21h30 d’un débat avec les interventions de Esmeralda Travé (Anciens Guérilleros espagnols), Manuel Dias (LDH Bordeaux), José Garcia (Caminar), Bernard Lavallé (Ay Carmela, prof d’histoire hispaniste) et Valentin Fernandes (collectif à la mémoire des Résistants Étrangers en France en 1940-1945).
À Paris le mercredi 21 février
→ à 10h, au 36 rue Victor Basch à Montrouge : cérémonie et dépôt de gerbes, à la mémoire de Antonio Ferreira, résistant portugais assassiné par les Nazis, à Montrouge le 24 aout 1944.
→ à 11h30 : cérémonie dans le 14e arrondissement 11 rue Plaisance, à la mémoire de Manouchian et de ses compagnons de «l’affiche rouge».
→ à 14 h : dépôt de gerbes devant la plaque, au jardin des combattants de la « Nueve », à la mémoire des Espagnols, ayant libéré Paris le 24 août 1944.
→ à 16 h : à la Mairie du 14e arrondissement : conférence et débat sur les Portugais dans la Résistance en France, 1940-1945 ; avec Marie-Christine Volovitch-Tavares, historienne et vice-présidente du CERMI (Centre d’Étude et de Recherche sur les Migrations Ibériques), Cristina Clímaco, historienne à l’Université de Paris 8, et Georges Viaud, président de la société historique et archéologique du 14e arrondissement, président de la délégation de la Ligue des Combattants portugais, de Paris.
→ Ce dimanche 18 février de 12h à 13h à Radio Alpha : émission radio sur le même thème. Radio Alfa 98.6 FM | Radio en ligne
* * Dossier de presse du Collectif pour la mémoire des étrangers dans la résistance en France 1940-1945, aux Quatorze : les éditions