L'un, le guide de la classe ouvrière, l'autre, le gardien de la voix-de-la-France, tous les deux pris la main dans la poche du contribuable! Leur ambition s'étale sous le bec du Canard: oh mon bureau! En dessous du standing de leur auguste personne, voilà qu’ils veulent un bureau à l'image qu'ils se font d'eux-mêmes. Selon l'hebdo du mercredi, le bureau de Mathieu Gallet, PDG de Radio France a été rénové pour 100 000 euros, trois fois le montant prévu.
Épinglés par le Canard, l'un finit par céder sa place, l'autre s’apprête à se justifier, à s'indigner, en attendant les compliments de l’inter-syndicale, qui avait prévu une grève à partir de ce jeudi.
Tout ceci est dérisoire. Aussi bien par les sommes en question que par l'argument politique de leurs forfaits.
Mais symboliquement leurs attitudes, leurs ambitions, leurs à peu-près viennent conforter le panorama de cette «classe» syndicale, médiatique, politique, haute administration, qui s'estime au dessus du lot et, en attendant mieux, fait refaire somptueusement leur bureau!
D'ailleurs, le précédent occupant du même bureau, le journaliste J-Luc Hees, déclare très généreusement: «il y avait une très belle moquette aubergine et une peinture flambant neuf. Ce bureau était impeccable».
On entend, ceux qui sont au pouvoir et ceux qui y aspirent, crier au loup pour avertir qu'il est en embuscade au coin de la rue ou au fond des urnes électorales. Le FN qui bénéficie politiquement de ces petits arrangements, de ces médiocrités et recueille les citoyens écœurés par ces agissements.
Actes qui, en quelque sorte contribuent à cette sensation de corruption des petits pouvoirs. Il n'est pas anodin que ni la gauche ni la droite ne dénoncent haut et fort les pratiques des «brebis galeuses». Leurs structures, leurs alliances, leurs négociations sont du genre «je te tiens, tu me tiens...».
René le Honzec, mars 2013, publié dans Caricatures
Il doit être cocasse d'entendre les coreligionnaires de M Le Paon, syndiqués de Radio France, s'insurger contre les frais de restauration de «boiseries précieuses en palissandre» du bureau de leur patron.
Rien de bien nouveau sous le soleil, sauf la sensation de délitement du bien commun dont M Gallet donne l'exemple. Rappelons ses mésaventures à la tête de l'INA en 2011 dont l'Association AntiCor a dénoncé les conditions de sa nomination. L'enquête de police avait bien conclut à la «prise illégale d'intérêts». Mais l'enquête a été classée sans suite en 2012.