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Billet de blog 18 juillet 2015

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Jean Lacouture, je me souviens !

Nous venons d'apprendre la disparition du journaliste  Jean Lacouture. Et c'est un souvenir très personnel qui me fait lui rendre hommage. On le sait, et les journaux vont sûrement en parler, de son combat anti-colonialiste, de sa qualité humaine et de sa plume sur les fronts de combat pour la dignité et pour l'homme. On évoquera son parcours de Combat au Le Monde. Son séjour en Égypte, son retour au Monde et l'immense travail qu'il nous a laissé avec des biographies qui comptent pour mieux comprendre l'histoire.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous venons d'apprendre la disparition du journaliste  Jean Lacouture. Et c'est un souvenir très personnel qui me fait lui rendre hommage. On le sait, et les journaux vont sûrement en parler, de son combat anti-colonialiste, de sa qualité humaine et de sa plume sur les fronts de combat pour la dignité et pour l'homme. On évoquera son parcours de Combat au Le Monde. Son séjour en Égypte, son retour au Monde et l'immense travail qu'il nous a laissé avec des biographies qui comptent pour mieux comprendre l'histoire.

Comme beaucoup parmi nous il a cru, et défendu là où un discours politique s'engageait dans l'émancipation des peuples. Il a su analyser et a reconnu ses illusions et ses approximations dues aux informations tronquées ou pas suffisamment approfondies.

J'ai eu la chance, jeune correspondant d'un hebdo portugais O Comércio do Funchal (une tentative de presse qui essayait de contourner l'imposition de la censure préalable du régime de Salazar) de l'interviewer en novembre 1970.

Je me souviens qu'il avait beaucoup insisté sur le mot objectivité, «cela n'existe pas, même une machine à écrire n'est pas objective, elle imprime ce qu'on lui fait écrire» soulignant le besoin de pluralité et d'engagement et, en quelque sorte, le droit à la subjectivité.

Notre rencontre dans le quartier d'Alésia, dont je garde l'attention de l'accueil de Simone Lacouture, journaliste et syndicaliste (curieuse de ce petit journal «cor-de-rosa» publié dans l'île de Madère qui a réussi à un moment donné un tirage de plus de 15.000 exemplaires) a eu lieu le lendemain de l'interdiction de Hara-Kiri, suite au titre de l'édition du 16 novembre 1970: "bal tragique à Colombey- un mort", après le décès de de Gaulle le 9 novembre. «Vous voyez, après un vrai bal tragique [dans l'incendie d'un dancing, le 1er novembre, le 5-7 à st Laurent du Pont, qui a fait 146 victimes], les censeurs de tout poil ne peuvent pas admettre une lecture -non objective- mais libre et avec humour»!

Le souvenir de cet échange avec Jean Lacouture -même s'il date-,  m'est resté comme une référence de réflexion , sans leçon mais bien pertinente!

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