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Billet de blog 19 septembre 2013

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La bataille de Solférino

Ce dimanche 6 mai 2012 restera dans l'histoire des deux enfants de Laetitia et Vincent. C'est le jour où leurs parents séparés, après une longue journée de tensions, de disputes, d'invectives, de violences, de foule ont réussi, finalement, à se conformer au jugement qui autorise le père à voir les enfants le premier week-end du mois, en présence de la mère.

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Ce dimanche 6 mai 2012 restera dans l'histoire des deux enfants de Laetitia et Vincent. C'est le jour où leurs parents séparés, après une longue journée de tensions, de disputes, d'invectives, de violences, de foule ont réussi, finalement, à se conformer au jugement qui autorise le père à voir les enfants le premier week-end du mois, en présence de la mère. C'est ce choix de Justine Triet pour son premier long-métrage, qui nous convie à une fiction (histoire de vie) mêlée à une date politique (comme un documentaire). 

Et tout ceci se déroule, pour de vrai rue SolférinoLaetitia (Dosch, les acteurs ont gardé leur prénom dans le film), jeune journaliste télé, doit couvrir l’événement de la journée, l'élection du Président de la République.

Finalement la victoire de F. Hollande a peu d'importance pour le film sauf que c'est au milieu des militants du PS, devant le siège de leur parti,  en "enthousiaste ébullition" qu'une partie de l'histoire prend forme.

Sans dévoiler plus avant, la bataille de Solférino dans l'histoire (24 juin 1859) c'est une victoire. Pour le 6 mai 2012 ce sont deux: celle du candidat de la rue Solférino et l'apaisement, temporaire, du conflit entre une mère et un père sur l'exercice de la parentalité.

Même si on est submergé par les pleurs des enfants, le stress insupportable dans les préparatifs de la journaliste, l’hystérie du père, ou le "bruit  militant" des claques pour François ou Nicolas, on est très vite pris par l'enjeu véritable de cette bataille, l'accès aux enfants par le parent qui n'a pas la garde. Quelque soit l'incohérence et la maladresse du père, la confusion et le "désordre" de la mère, la question du droit, ou plutôt du besoin pour un enfant de bénéficier des deux parents séparés, est posée.

Vincent (Macaigne) a un copain, étudiant en droit, et fait jouer à Arthur (Harari) le rôle du tiers qui, sans être médiateur, fini par faire l'avocat-conciliateur du père, même s'il n'a pas la tête du métier (désopilante dernière séquence des deux compères chez le japonais des sushis...). Moment également à souligner de la dispute, tragi-comique entre les deux protagonistes, sous l’œil inquiet et impuissant de bonne intention du jeune juriste.  Les seconds rôles sont aussi justes et bien interprétés, le baby-sitter  Marc (-Antoine Vaugeois) et le nouveau amoureux de la mère des petites filles, Virgil (Vernier), parfaitement décalé de la question mais ô combien inoffensif et drôle! 

Allez-y voir cette Bataille, Justine Triet et son équipe méritent bien de gagner à leur tour ce Solférino, grâce à notre fréquentation pour une programmation durable de leur film.

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