La difficulté pour trouver un logement à Paris est grande et quand il s'agit d'une mère seule avec trois enfants et d'origine étrangère, cela devient presque insurmontable.
C'est ainsi que la famille Al Naeb a accepté -même si le montant est scandaleux- en septembre 2003 un appartement de 34 m2 pour un montant de loyer mensuel de 1250 Euros dans le XIIème arrondissement du côté de Daumesnil.
Il s'agissait alors d'un meublé à bail précaire. Un jugement l'a transformé en bail de trois ans (loi de 89) renouvelable.
Le 18 mai 2007, un arrêté préfectoral d'insalubrité était notifié à l'occupante. A compter du 1er juin 2007, et selon cet arrêté, le contrat de bail est suspendu et Mme Al Naeb n'a plus à payer de loyer.
Le propriétaire, possédant par ailleurs d'autres appartements parisiens cherche à faire partir cette famille utilisant plusieurs moyens d'intimidation et sans respecter l'exigence de mettre en état l'appartement dont il tire un large profit. Tout en portant plainte pour « dette locative ».
Par jugement du 8 avril 2008 Madame Al Naeb et ses trois enfants sont expulsés. Le tribunal n'a pas retenu l'insalubrité que faisait valoir Madame Al Naeb et l'a condamné pour dettes de loyer.
Rappelons qu'en cas d'insalubrité le bail est suspendu, le loyer n'a plus à être versé (seules les charges locatives doivent être honorées). Et selon l'arrêté préfectoral du 18 mai « compte tenu de la mesure d'interdiction temporaire d'habiter les lieux, le propriétaire devra vous proposer un hébergement correspondant à vos besoins jusqu'à la réalisation des travaux et la levée de l'arrêté ».
L'expulsion doit avoir lieu dans les prochains jours et le Service Social a proposé à Madame Al Naeb d'avoir recours au 115 pour trouver une chambre dans un hôtel dit « social ». La famille est porteuse d'une attestation de demande de logement auprès de la Ville de Paris.
Cette situation d'une injustice criante rappelle les marchands de sommeil qui tirent profit de la précarité sociale mais aussi de la fragilité dans laquelle les familles d'origine migrante se trouvent.
Une mère qui accompagne avec conviction et engagement ses trois enfants dans le cadre scolaire, avec un fils aîné dans une classe préparatoire, le deuxième qui vient de rentrer dans un Lycée parisien et un autre au Collège.
La mobilisation d'un « collectif citoyen pour la famille Al Naeb » avec notamment les représentants des parents d'élèves, FCPE et PEEP du lycée Paul Valéry cherche à informer mais également faire intervenir les élus de l'arrondissement pour surseoir à l'expulsion imminente.
La Mairie a été sollicitée et on attend que Madame Blumenthal Maire du XIIème, elle-même enseignante, qui sait bien l'importance de soutenir ces trois garçons dans leur parcours scolaire, intervienne au plus vite auprès de la Préfecture.
Les Services de la Mairie savent également que souvent ce type de propriétaires, une fois obtenue l'expulsion avec la force publique, profitant des besoins et de la vulnérabilité des familles migrantes, poursuivront leur commerce qu'en l'occurrence ont peut qualifier de honteux.
Billet de blog 19 octobre 2008
Petite histoire ordinaire d'expulsion !
La difficulté pour trouver un logement à Paris est grande et quand il s'agit d'une mère seule avec trois enfants et d'origine étrangère, cela devient presque insurmontable.C'est ainsi que la famille Al Naeb a accepté -même si le montant est scandaleux- en septembre 2003 un appartement de 34 m2 pour un montant de loyer mensuel de 1250 Euros dans le XIIème arrondissement du côté de Daumesnil.
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