L’olivier symbole de la paix… tronçonné par la haine !
Dans la nuit du 14 août, dans la ville d’Épinay s/Seine (93), un olivier planté à la mémoire d’Ilan Halimi (jeune juif séquestré et torturé en janvier 2006 et trouvé agonisant au bord de la ligne de chemin de fer à Ste Geneviève des Bois) a été tronçonné. Acte criminel, imbécile, inhumain. Et en Cisjordanie, ces derniers jours, des oliviers cultivés par des cultivateurs palestiniens ont été tronçonnés, par des colons israéliens. Aucune comparaison, ni de lieu, ni de dégâts, ni des suites. Un lien commun cependant, la haine contre l’arbre qui symbolise la paix. Actes criminels, imbéciles, inhumains.
Habitant à côté du square Ilan Halimi dans le 12ème, cet acte barbare contre l’olivier, me révolte car il symbolise aussi la récidive du ‘‘gang des barbares’’ qui ont assassiné Ilan Halimi et, en quelque sorte, y reviennent dans la même intention.
De même qu’à la suite d’autres actes ignobles, et à juste titre, des nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ce nouveau crime manifestement antisémite. Le président a, comme à son habitude, fait grandiloquent, la République sera ‘‘toujours intransigeante’’ face à l’antisémitisme. C'est très bien comme engagement présidentiel. Il me paraît utile de rappeler à lui et à d’autres responsables politiques, combien il serait important que les ‘‘indignations de la République’’ ne soient pas sélectives ni discriminatoires. Car, ces discriminations là participent et contribuent à l’antisémitisme et au racisme.
Les oliviers de Brahim Hamaiel, tronçonnés en Cisjordanie
Et mardi matin, la revue de presse internationale de France Culture, ouvre par un reportage en Cisjordanie de la journaliste de la BBC, Lucy Williamson, qui a assisté à une attaque de colons israéliens, dévalant d’une colline, une attaque "soudaine et injustifiée", constate la reporter.
En effet, accompagné de Brahim Hamaiel, cultivateur palestinien d’oliviers, elle allait constater les dégâts sur ses oliviers.
‘‘La famille de Brahim Hamaiel cultive des oliviers sur ces terres près du village de Turmus Ayya depuis des générations", explique-t-elle. Juste avant l'attaque, le fermier était justement en train de montrer des arbres tronçonnés, selon lui, par des colons israéliens pendant la semaine. Des colons persuadés qu'en détruisant les cultures et le bétail des Palestiniens, ils tueront également l'idée d'un État palestinien, en forçant les habitants à quitter leur terre, commente la journaliste’’.
Et, selon le récit de Mélanie Kuszelewicz, la journaliste anglaise ‘‘Montant dans sa voiture pour s'éloigner du danger, la reporter décrit ce qu'elle voit en directe : "La situation est en train de dégénérer en affrontement ouvert entre les colons et les Palestiniens locaux, explique-t-elle, De plus en plus de personnes viennent se joindre à la confrontation des deux côtés. Les habitants affirment que cela se produit quasiment tous les jours désormais. Une stratégie des colons pour s'emparer des terres, champ après champ".
En un peu plus d'une heure, des dizaines de colons se déploient sur les collines alentour et pénètrent dans des maisons isolées et mettent le feu à des voitures et à des habitations. Brahim, lui, ne compte pas abandonner ses terres pour autant "quelque chose de plus fort que la peur le pousse à rester", quitte à le "payer de son sang", témoigne-t-il.
Une énième attaque, une semaine après l'appel du ministre israélien d'extrême droite, Bezalel Smotrich à accélérer un projet de construction de 3 400 logements en Cisjordanie occupée. Un projet qui couperait le territoire en deux et empêcherait selon lui la création d'un éventuel État Palestinien’’. /ici/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-mardi-19-aout-2025-1797422
Culture de la Paix
En 1945, le rameau d’olivier est devenu un symbole international et a été placé dans l’emblème de l’ONU. Protection du monde, de paix et de prospérité.
Ces actes criminels sont, me semble-t-il, le symbole de la haine, du rejet de l’Autre, de l’exclusion du prochain, de la sélection humaine, du fanatisme, des intérêts financiers, de clan, de secte, de classe, d’appartenance, de couleur de peau, d'une vision haineuse du monde… bref du refus de la dignité, du respect humain, de la démocratie.
Ce qui se passe ici, là-bas, ailleurs dans le monde, nous invite à être alertes et exige de nous la mobilisation pour le vivre ensemble et la défense du bien collectif qui est, entre autres, l’environnement.
Puissent les ‘‘oliviers tronçonnés’’ par des criminels et des racistes nous engager à la ‘‘Culture de la Paix’’.
aux éditions Utopia, (144 pgs*mai 2025)