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Billet de blog 20 septembre 2023

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‘‘C’est une honte’’ dit le ministre-adjoint à l’éducation! Oui, c’est une honte...

"Je veux 100% prévention, 100% détection et 100% réaction", qu’il dit sur BFMTV (16 sept), à propos de l’harcèlement dont sont victimes des élèves dans le cadre scolaire. M Attal, à défaut d’être ministre à part entière, c’est son patron le super-ministre, depuis la rentrée il est bien le ministre-communication. Rien ne lui échappe, a réponse à tout, bonne copie de la voix de son maître!

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Si on accordait de l’importance à ses déclarations on dirait que le ministre découvrait, alors qu’ils sont au pouvoir depuis 2017, l’existence de l’harcèlement et le besoin de traiter cette grave question.

Et il le découvrait (au milieu de ses multiples annonces et agitations tous azimuts depuis début septembre) car la famille du jeune Nicolas (qui s’est suicidé le 5 septembre) dévoile une lettre du rectorat de Versailles, s’indignant du fait que les parents critiquaient l’attitude de l’établissement scolaire et rappelait le risque pénal que les parents encouraient pour ‘‘dénonciation calomnieuse’’.

C’est une ‘‘honte’’ proclame Attal, il y a eu une ‘‘défaillance’’ s’exclame Borne... que des paroles fortes !

Du coup, le jeune ministre décide de réunir les recteurs en urgence le lundi suivant et voilà que le Canard de ce jour nous raconte une bien bonne.

‘‘Le bal des faux culs’’ (à la Une du Canard)

La réunion a eu lieu en fin de journée. Le matin, Le Parisien (18 sept) dévoile les propos anonymes d’un recteur... ‘‘cette réunion n’est pas du goût de tous les recteurs. Faire de la politique spectacle sur un sujet aussi brûlant, ce n’est pas une bonne idée’’.

Le ministre qui lit tous les matin Le Parisien, a explosé et le soir, nanti de ses compétences en management, les sermonne avec doigté : ‘‘J’ai lu ce matin dans Le Parisien une déclaration qui m’a surpris, car elle donne le sentiment que vous minorez l’importance de l’échange que nous aurons ce soir.’’ Et poursuit ‘‘Qui, ici, considère que cette réunion n’est pas à son goût? Allez-y je vous en prie.’’

Selon le Canard, une longue minute de silence... et le ministre conclut ‘‘Personne ? Vraiment ? Bon, c’est donc que Le Parisien ment, alors. Passons aux choses sérieuses, maintenant.’’

Oui, c'est une ‘‘honte’’ cette façon de considérer les autres, comme des enfants qu’on cherche à mettre en faute. Non, ce n’est pas par l’humiliation, l’interrogatoire qu’on aidera les enfants, ou les adultes, à réfléchir et à comprendre ce qui se passe. Et un bon exemple de ce que l'éducation nationale peut représenter: "on lui pose une question tout en sachant qu'elle ne va pas répondre"...

Les recteurs (certains sans doute) ne sont pas à la hauteur de l’enjeu concernant l’harcèlement mais aussi l’éducation nationale dans son ensemble quand on constate l’état de délabrement et d’injustice scolaire/sociale dont l’école est porteuse. Pour beaucoup ils sont là depuis quelques années ayant contribué à cette paupérisation.

Mais l’attitude de cet apprenti-ministre est à l’image de son maître et de ses agences Mckinsey & Co. Il reflète le mépris et finalement l’ignorance sur les enjeux éducatifs et humains que l’éducation, l’instruction, l’école devait représenter.

Faire de la politique spectacle sur l’éducation nationale, ce n’est pas une bonne idée’’... Au-delà de mon ‘‘coup d’indignation’’ sans grande importance, c’est notre mobilisation collective qui pourra mettre un terme à cette conception de l’école, même si nous sommes bien loin !

Merci Mutio pour ce dessin via Urtikan.net

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