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Billet de blog 20 octobre 2025

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En 2017, Macron au Louvre ; en 2025, les "bijoux" disparaissent...

Non, non ce n’est pas lui. Loin de moi l’idée de propager des fausses nouvelles au risque de me faire interpeller pour "fake news"… Mais la symbolique ne peut pas nous échapper ! Il n’est pas inutile de souligner le contraste entre ces deux moments 2017/2025...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Souvenons nous, en mai 2017 sous les projecteurs la scène s’illumine et Emmanuel Macron traverse seul la cour du Louvre au son de l’hymne européen. Un discours marquant et ensuite sa femme Brigitte et ses proches montent sur la scène et chantent la Marseillaise. Et ce temple de l’histoire de l’art devient le symbole du pouvoir, de la grandeur voulue par le plus jeune président de la République de France.

Huit ans plus tard, octobre 2025, dans ce même lieu c’est la disparition des ‘‘bijoux de famille’’ ceux qui symbolisent la richesse, la tradition, voire le pouvoir. Mais que peuvent vouloir dire ces vols, ces disparitions mystérieuses où des petits (ou gros) malins au matin, à l’ouverture du musée, devant les visiteurs et la sécurité, ramassent en à peine sept minutes « huit objets d’une valeur patrimoniale inestimable », selon un communiqué du ministère de la culture.

Dans toutes les cultures les bijoux représentent la richesse, l’identité, la transmission, le pouvoir. Leur disparition dans ce lieu où le président a fondé ses quinquennats (il y est revenu en janvier 2025 faisant plusieurs annonces dont l’ouverture d’une nouvelle ‘‘grande entrée’’, voir le dessin de Chaunu "Louvre me voici!) fonctionne comme une métaphore de la perte de ces valeurs ainsi questionnés comme la sécurité, la stabilité, la mémoire collective.

Depuis quelques années, à l’image du service public dans son ensemble, que le personnel du Musée alertait sur la baisse d’effectifs. En juin 2025, une grève surprise des agents du Louvre avait mis en lumière la dégradation des conditions de travail.

Il n’est pas inutile de souligner le contraste entre ces deux moments 2017/2025. La première date qui reste en mémoire comme le lieu où le pouvoir est venu affirmer sa légitimité. Et par un supposé défaut de vigilance, la date d’octobre 2025 avec la perte de ‘‘symboles précieux’’. Quelle distance parcourue, dans le temps et dans le rapport au pouvoir, à la culture, à l’identité.

D’aucuns diront ‘‘il ne s’agit que d’un vol’’. Non ce n’est pas seulement une perte matérielle mais un symbole sur l’usage du pouvoir. Dans ce lieu il s’agit d’un trait d’union entre deux périodes : d’une part la volonté de s’ancrer dans l’histoire pour légitimer le pouvoir, et d’autre part la déliquescence des symboles, qui laisse place à l’incertitude et à la remise en question des valeurs dont ce même pouvoir nous rabat les oreilles.

Et surtout, cet épisode me paraît révéler l’état de désagrégation du service public dans le secteur culturel, comme celui de la santé, de l’éducation… le résultat de la politique de celui qui est venu exposer sa légitimité politique dans ce haut lieu d’histoire, de culture, de transmission qui est le Louvre, pour mieux s’en servir !

Louvre me voici!

Merci Chaunu pour ce dessin paru en janvier 2025 dans L'Union

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